Etienne Caniard, président de la Mutualité Française, se positionne en fédérateur du secteur de la santé visuelle. Dans une interview accordée à l’Afim (Agence fédérale d’information mutualiste), il apporte des précisions sur les ambitions des Etats généraux de la santé visuelle qu’il organisera le 15 décembre prochain.

Objectifs : fédérer et donner la parole à tous les acteurs

Mais pourquoi initier un tel projet ? Etienne Caniard estime que « le sujet de l’optique est souvent étudié mais jamais traité dans son ensemble. En effet, malgré sa forte visibilité, ce sujet est encore trop souvent abordé de manière parcellaire, souvent centré sur l’unique question du prix des équipements, accentuant le déficit d’analyse globale, qui permettrait un éclairage plus complet sur la diversité de ses enjeux ». La Mutualité Française entend ainsi apporter une « approche transversale », l’optique étant « une thématique qui la place comme le seul fédérateur possible de tous les acteurs », selon son président.

Et pour toucher son but, la journée sera rythmée par différents temps de débats afin d’écouter médecins, opticiens, orthoptistes, optométristes, consommateurs, usagers, industriels… et si possible de dégager des lignes forces de consensus sur trois principaux sujets :

  • l’accès à la santé visuelle pour les populations fragiles (personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes exclues),
  • les pistes permettant de garantir un meilleur accès aux équipements,
  • et les modalités pour trouver le bon professionnel au bon endroit au bon moment.

Une étude économique et un comité scientifique

Un temps sera aussi consacré à l’innovation dans le champ de la santé visuelle. Etienne Caniard précise également qu’une étude économique est actuellement en cours. « Elle doit faire le point sur l’ensemble des problématiques de la filière, y compris sur les questions de formation, de répartition, de coopérations professionnelles, et en s’appuyant sur des exemples étrangers ». Enfin, un comité scientifique accompagnera la Mutualité Française tout au long des travaux. « Deux ophtalmologistes, les Prs Gilles Chaîne et Gérard Dupeyrron, une économiste de la santé, la Pre Isabelle Durand Zaleski et un sociologue, Gérard Mermet vont participer à l’ensemble du projet », souligne-t-il.

Les Acuinautes s'opposent à l'initiative

Mais l’ambition de la Mutualité Française ne réjouit pas tout le monde. Si les syndicats d’opticiens, ophtalmologistes, orthoptistes et optométristes semblent plutôt ouverts aux discussions, 78% des acuinautes estiment que « ce n’est pas au financeur de prendre ce genre d’initiatives ». Aussi, selon notre dernier sondage qui a réuni 634 participants, seuls 8% d’entre vous pensent que les complémentaires santé sont des acteurs à part entière de notre filière et que la Mutualité Française joue donc son rôle en organisant cet événement. 14% ne sont pas contre mais seront très « attentifs au discours et aux conclusions ».

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