Alors que les implants rétiniens se développent à grande vitesse pour redonner un peu d’autonomie aux malvoyants, des chercheurs travaillent sur une solution beaucoup plus naturelle. Loin de toute technologie électronique, une équipe de l’Université d’Oxford a imaginé une puce biologique, à base d’hydrogel.
Cette rétine synthétique composée d’eau contient des photorécepteurs tout aussi naturels : il s'agit en réalité de protéines, qui réagissent à la lumière en libérant des électrons. Ces signaux électriques sont ensuite interprétés par le cerveau comme une image. Elle imite ainsi de près le processus naturel de la rétine humaine.
Ainsi, en associant 16 puces de ce type selon un schéma 4x4 dans une plaque d'agarose, un polymère de sucres extraits d'algues, le système « voit » un motif illuminé, même en mouvement. La rétine recréée est alors moins invasive qu’un implant mécanique et moins susceptible d’entraîner un rejet : « L’œil humain est incroyablement sensible, c’est pourquoi les corps étrangers comme les implants rétiniens métalliques peuvent être très dommageables, en entraînant une inflammation et des complications. Cet implant biologique synthétique à base d’eau est beaucoup mieux toléré », expliquent les chercheurs.
Mais pour le moment, cette rétine biologique ne voit qu'en noir et blanc. Les scientifiques doivent encore augmenter le nombre de photorécepteurs pour améliorer la résolution, et inclure des protéines qui ne s'activent qu'à certaines longueurs d'onde. Ce n’est qu’à cette condition que cette solution deviendra une alternative crédible !