Pour faciliter la coordination entre les professionnels de santé et le suivi santé des Français, le Dossier Médical Partagé (DMP) devrait largement se déployer sur le territoire cette année. En phase d'expérimentation dans 9 départements* depuis 1 an, il sera généralisé à l'automne 2018.
Dans notre secteur, le DMP aiderait notamment à une meilleure communication entre les "3O" (opticiens, ophtalmologistes, orthoptistes). Une nécessité suite au décret de 2016, qui dans le cadre d'un renouvellement de lunettes ou de lentilles module la durée de validité d'une ordonnance en fonction de l'âge et, en cas d’adaptation de la correction, vous oblige à transmettre les résultats de la réfraction à l'ophtalmologiste référent.
2018 sonnerait donc la fin de 14 ans d'errance pour le DMP. Initialement créé en 2004 sous le nom de Dossier Médical Personnel, le projet avait été abandonné en 2012 avant de renaître en 2016. Pourtant, les objectifs poursuivis sont louables et attendus d'un bon nombre de professionnels de santé :
- simplifier la transmission des informations et des antécédents médicaux ;
- éviter des examens inutiles ;
- prévenir le risque d'interactions entre médicaments ;
- et mieux prendre en charge les urgences.
Aujourd'hui, Nicolas Revel, directeur de l'Assurance maladie, espère que « plusieurs dizaines de millions » de dossiers seront créées dans les 4 ou 5 ans. C'est d'ailleurs la Sécurité sociale, forte de sa base de données sur les patients, qui pilote le déploiement du projet, auparavant géré par l'Asip-Santé (Agence française de la santé numérique). L'historique des remboursements et des prescriptions des deux dernières années est alors automatiquement ajouté aux dossiers créés.
Autre changement : la création des dossiers n'est plus à la charge des médecins mais des usagers eux-mêmes. Les caisses d'Assurance maladie le proposent aux assurés qui se rendent dans les permanences mais aussi sous forme de mailing. Une application, disponible sur Apple Store et Google Play, est même déjà disponible. Pour créer un compte, c'est très simple : il suffit de renseigner son numéro de Sécurité sociale, le numéro de série de sa carte vitale et le code personnel transmis par mail ou par courrier.
Du côté des professionnels de santé, afin d'être habilité à accéder aux DMP de vos porteurs, vous devez disposer d'une Carte de Professionnel de Santé (CPS) valide. Un outil de diagnostic automatique vous permet aussi de vérifier la configuration de votre poste de travail.