Rare et peu connu, l’infarctus de l’œil ou thrombose artérielle de la rétine doit être pris en charge de toute urgence afin d’éviter une cécité irréversible. Cette pathologie oculaire peut également entraîner des complications graves et, en ce sens, nécessite un bilan cardio-vasculaire poussé, après sa prise en charge.
Selon une étude récente, présentée fin janvier lors du congrès international sur les AVC à Los Angeles, une personne sur cent ayant eu un infarctus de l’œil développe un AVC dans les 90 jours qui suivent. Un résultat obtenu après l’analyse de 5 688 dossiers du programme américain Medicare.
« Nous devons mieux évaluer les patients atteints d’un infarctus de la rétine. Leur suivi doit être identique à celui réalisé après un infarctus cérébral », alerte donc le Dr. Alexander Merkler, neurologue à New York et principal auteur de l’étude.
Si les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent la 3e cause de décès en France (la 2e dans le monde), la thrombose artérielle de la rétine demeure une maladie rare. « Sa fréquence est estimée à 1 consultation sur 10 000, mais c’est toujours une urgence », explique au Figaro Santé le Pr. Laurent Kodjikian, chef de service adjoint en ophtalmologie à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et secrétaire général adjoint de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO).
Car la pathologie est un marqueur du mauvais état général des artères, et indique un risque élevé d’attaque cérébrale mais aussi d’infarctus du myocarde. Elle peut aussi « plus rarement révéler une maladie de Horton, maladie inflammatoire des vaisseaux, qui va nécessiter la mise en route urgente d’un traitement par corticoïdes », précise le Figaro Santé.