L'Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé (Irdes) a publié, ce vendredi 27 juin, son rapport sur l'Enquête santé et protection sociale (ESPS) 2012*. Si ce dernier démontre que deux-tiers des Français se déclarent en bonne ou très bonne santé, soit 65,8% des personnes âgées de 15 ans ou plus, les sondeurs ont constaté « des limitations fonctionnelles visuelles persistantes malgré les lunettes ou les lentilles chez 3,7% des 15 ans et plus ». Ils précisent qu'« elles sont plus fréquentes chez les femmes (4,6%) et augmentent avec l'âge : 6,8% des personnes de 65 ans et plus ».
Côté complémentaire santé, l'ESPS 2012 montre que 89% des Français déclarent bénéficier d'un contrat de couverture privée et 6% de la CMU-C quand 5% de la population indiquent ne pas disposer de protection. Mais alors que 70% des enquêtés estiment avoir une bonne prise en charge pour les forfaits hospitaliers, ces résultats tombent à 52,3% quand il est question du remboursement des lunettes. Des chiffres qu'il convient de prendre avec mesure, estime l'Irdes, qui rappelle que « ces moyennes masquent une forte hétérogénéité selon le type de contrats puisque pour les lunettes, 69,4% des salariés du privé ayant un accord collectif estiment être bien ou très bien pris en charge » contre respectivement « 45% des salariés du privé disposant d'un contrat individuel », et « 45% des chômeurs ».
L'enquête s'achève enfin sur un état des lieux du renoncement aux soins, précisant qu'en 2012, pour les soins optiques, ce dernier atteint 10% des personnes interrogées, contre 5% pour les consultations de médecins et 18% pour les soins dentaires. Les enquêteurs soulignent dans leurs conclusions que près de 26% des déclarant ont renoncé « à au moins un soin pour des raisons financières ». Parmi eux, 24% expliquent avoir abandonné les soins de la vue parce qu'ils ne disposaient pas d'une complémentaire, contre 15% pour les bénéficiaires de la CMU-C, et moins de 9% pour les détenteurs d'une complémentaire hors CMU-C.
Les soins optiques comme dentaires étant peu pris en charge par l'Assurance maladie obligatoire (AMO), les personnes faisant partie des 20% de ménages les plus pauvres sont 15% à déclarer un renoncement pour raisons financières aux soins d'optique, contre 3,6% pour les ménages les plus riches.
*L'Enquête santé et protection sociale (ESPS) est l'enquête de référence sur la santé, l'accès aux soins et la couverture maladie en France. Elle recueille depuis 1988 des données sur l'état de santé, la couverture maladie, la situation sociale et le recours aux soins d'un échantillon de 8 000 ménages ordinaires, soit 23 000 personnes. Elle est représentative d'environ 97% de la population vivant en France métropolitaine. L'enquête est un panel. Elle a lieu tous les deux ans et interroge les mêmes ménages tous les quatre ans. L'échantillon a été renouvelé entièrement en 2010.