Un médicament utilisé pour traiter le virus du Sida pourrait se révéler efficace contre la DMLA sèche, selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Cardiff (Royaume-Uni) et publiée dans le journal Science. Il s’agit de l’INTI. Alors que sa fonction principale est de réprimer le VIH du système immunitaire, grâce à une enzyme antirétrovirale appelée « transcriptable inverse », les auteurs de l’étude ont mis en évidence son efficacité pour protéger la rétine de la dégénérescence liée à l’âge. Grâce aux tests réalisés sur des souris atteintes de la maladie oculaire, ces travaux « représentent la première piste d’un traitement potentiel contre la forme sèche de DMLA, une maladie qui affecte un million de personnes dans le monde », s’enthousiasme le Dr. Mark Young, chercheur britannique.
L’histoire n’est pas sans rappeler celle de l’Avastin qui, au départ, n’était pas destiné à soigner la DMLA. Autorisé comme anti-cancéreux (contre le cancer de l'ovaire difficile à traiter), le médicament a pendant longtemps été prescrit dans le cadre de cette pathologie sans autorisation de mise sur le marché (AMM). En effet, il bénéficie d’un grand avantage car il est trente fois moins cher que le Lucentis, son concurrent remboursé à 100% et qui a mobilisé 438 millions d'euros à l'Assurance maladie rien qu'en 2013. Plus récemment, l’Agence nationale de sécurité du médicament a demandé au laboratoire Roche, qui commercialise l’Avastin, de lui fournir toutes les informations disponibles sur le traitement afin de l’évaluer dans cette situation. La décision de l’ANSM mettrait alors fin à plusieurs mois de débat autour des deux médicaments.
Aussi, si l’INTI venait un jour à être utilisé pour le traitement de la DMLA, espérons qu’il ne rencontre pas d’obstacles à sa prescription.