Y aurait-il eu des arrangements pour empêcher la publication d’études comparant le Lucentis et l’Avastin ? Le British Medical Journal affirme que « oui ». Et selon son enquête, Novartis en serait responsable alors que les conclusions concèdent, d’après de nombreux essais, que les deux traitements sont tout aussi efficaces contre la DMLA. La seule différence notable serait donc le prix : l’Avastin distribué par le laboratoire Roche coûte bien moins cher (environ 30 euros) que son concurrent, le Lucentis (738,69 euros par injection depuis le 1er avril) remboursé à 100%.
Le British Medical Journal précise que les médecins ayant des liens avec Novartis ont essayé d’empêcher un groupe de soins primaires de participer à une étude de l’Avastin contre la DMLA. De son côté, le laboratoire aurait tenté de faire avorter un second procès et une fois les résultats publiés, il aurait essayé de les détourner. Alex Foss, qui a testé l’Avastin chez des personnes atteintes de DMLA, soutient que durant la phase d’étude, un représentant Novartis a tenté de le détourner avec la promesse d’un plus gros financement pour des projets futurs. En réponse à ces révélations, un porte-parole de Novartis s’est engagé à faire la lumière sur cette affaire, rappelant que le laboratoire ne tolère aucun comportement contraire à l'éthique de ses associés.
Pour mémoire, l’Avastin et le Lucentis sont issus de la même structure chimique, développée par le laboratoire Genentech avant d'être cédée à Roche et Novartis, qui perçoivent des royalties sur les ventes. Et les deux laboratoires ont déjà été condamnés par l’autorité italienne de la concurrence à payer une amende de 182,5 millions d’euros pour entente sur la vente de médicaments contre la DMLA.