L’industrie pharmaceutique européenne a déposé plainte auprès de la Commission européenne contre la décision du Gouvernement français d’encourager l’utilisation de l’Avastin dans le cadre de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), selon Reuters. Cette action fait suite à l’arrêté du 19 août dernier du ministère de la Santé autorisant le remboursement de l’Avastin du laboratoire Roche dans le cadre du traitement de la maladie oculaire. D’ailleurs depuis hier, les médecins peuvent le prescrire.
Une intrusion jugée inacceptable
Deux médicaments se retrouvent ainsi en concurrence sur le marché, mais le Lucentis coûte bien plus cher (738,69 euros par injection). Ce dernier est également remboursé à 100% et a mobilisé 428 millions d’euros à l’Assurance maladie rien qu’en 2013. De son côté, l’injection de l’Avastin est facturée 10 euros, soit presque 80 fois moins.
Le conflit dure depuis plusieurs années et Roche a toujours refusé de demander une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) de l’Avastin pour la DMLA, arguant qu'il existe déjà un traitement pour la pathologie oculaire. L’industrie pharmaceutique s’allie à cette cause par la voix de Richard Bergström, directeur général de l’EFPIA (Fédération Européenne des Industries et Associations Pharmaceutiques) : « il n'est tout simplement pas acceptable que les dirigeants politiques préoccupés par le niveau des dépenses de santé passent des lois qui, non seulement contredisent la législation de l'Union européenne (UE), mais aussi mettent en péril l'ensemble du système de régulation de l'UE visant à garantir aux patients les normes de sécurité les plus élevées ».
L'industrie pharmaceutique demande ainsi à la Commission européenne « de régler d'urgence cette question de santé publique et de préserver les garanties qui ont été mises en place ».