Des complémentaires santé de plus en plus impliquées dans le système de santé français : c'est ce que souhaite, sans équivoque, le gouvernement. "Dans le contexte actuel de dégradation sans précédent des comptes de la Sécurité sociale, elles sont amenées, plus que jamais, à faire preuve de responsabilité dans la régulation des dépenses de santé" a récemment déclaré la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Rendre les soins plus accessibles
"C'est en ce sens que, dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, j'ai conféré à l'Unocam* un pouvoir renforcé pour participer aux négociations de l'Uncam** avec les professionnels de santé dans les secteurs où les complémentaires jouent un rôle clef. Des négociations sont en cours avec les opticiens. Je souhaite qu'elles aboutissent" a-t-elle ajouté.
La volonté affichée du gouvernement est d'inciter les complémentaires santé à peser de plus en plus sur les dépenses de santé pour les faire chuter, et ce dans tous les secteurs. Mais au-delà du strict critère prix, elles sont aussi invitées à user de leur influence pour une meilleure qualité des soins. "Elles doivent contribuer à améliorer le rapport qualité / prix de l'offre de santé, notamment dans l'optique et le dentaire, où leur financement est essentiel (...) Plus que jamais les complémentaires santé doivent se mobiliser pour rendre notre système de soins financièrement plus accessible" attend Roselyne Bachelot.
Une politique pro réseaux fermés
En filigrane, cette déclaration gouvernementale va dans le sens des réseaux fermés, qui viennent également d'obtenir la caution de l'Autorité de la concurrence et suscitent l'enthousiasme du frère du Président de la République, Guillaume Sarkozy (qui s'apprête à créer un réseau de 3000 opticiens pour le groupe Malakoff Médéric, dont il est le Délégué général).
Le gouvernement espère par ailleurs, de la part des complémentaires santé, des offres plus lisibles : "je ne souhaite pas imposer un contrat type, mais nous pourrions les inciter à proposer des contrats repères permettant aux assurés de comparer les offres des complémentaires santé" suggère la ministre de la Santé. Cette requête s'accompagne d'une demande de solidarité : "il faut que les complémentaires interviennent en cohérence avec l'assurance-maladie, dans un engagement commun" espère-t-elle, évoquant les nouveaux efforts financiers demandés par l'Etat aux secteurs mutualistes, assurantiels et de la prévoyance, notamment pour le financement de la campagne de vaccination contre la grippe A.
*Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie
**Union nationale des caisses d'assurance maladie