Des non-médecins pour pratiquer les opérations de la cataracte ? C'est ce qu'envisage un rapport de la sénatrice Marie-Thérèse Bruguière, intitulé « Santé et territoires : à la recherche de l'équilibre ». Ses préconisations visent entre autres à assurer une meilleure couverture médicale sur l'ensemble de la France, dans un contexte de croissance de la demande en soins et du développement inquiétant des « déserts médicaux ».
La chirurgie de la cataracte : "un geste simple et répétitif"
Ainsi, pour « optimiser le temps médical » des médecins, le rapport conseille notamment, dans la ligne de la volonté du gouvernement, de « renforcer les coopérations entre professionnels de santé et leur complémentarité ». Cela passerait par exemple par une redistribution des tâches entre les différents intervenants de la chaîne médicale. Une des idées formulées concerne l'ophtalmologie : elle consiste à « confier à des professionnels non médecins des gestes simples mais répétitifs tels que des opérations de la cataracte ou des poses de prothèses simples ». Pour mettre en place cette préconisation, le rapport propose de « charger sans tarder une structure représentative de l'ensemble des professions médicales et paramédicales de proposer une nouvelle répartition des tâches entre les différents acteurs adaptée aux niveaux de qualification ». Cette redistribution des tâches devra « être accompagnée d'un développement des spécialisations paramédicales ».
Une question se pose : quels paramédicaux seraient à même, en se spécialisant, de réaliser des opérations de la cataracte ? Cette proposition est à rapprocher d'un autre rapport publié en février dernier par le député Laurent Hénart sur les métiers de santé de niveau intermédiaire. Celui-ci préconisait entre autres la création de nouveaux métiers pour épauler les médecins. Dans notre secteur, cela se traduirait par des "super-opticiens" ou des "super-orthoptistes", dont la formation serait validée au niveau master. Des futurs "chirurgiens de la cataracte ?"