Ce week-end, EssilorLuxottica a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires contre GrandVision auprès du tribunal de grande instance de Rotterdam, dans le but d’obtenir plus d’informations sur le groupe néerlandais.
Le géant de l’optique espère ainsi mieux « appréhender la façon dont GrandVision a géré la marche de ses affaires pendant la crise du Covid-19 et évaluer l’étendue des manquements de GrandVision à ses obligations en vertu du Contrat de soutien ». Celui-ci indique que GrandVision doit « soutenir l’opération et la prise de contrôle d’EssilorLuxottica ». Le distributeur doit « coopérer » et ne mettre en œuvre « aucune mesure susceptible de porter préjudice à l’opération ».
EssilorLuxottica met en cause GrandVision…
En effet, EssilorLuxottica regrette que « malgré plusieurs demandes en ce sens, GrandVision n’a pas apporté ces éléments d’information de façon volontaire, ce qui ne laisse à EssilorLuxottica d’autre option que celle d’engager des poursuites judiciaires. » En résumé, le groupe est en quête d’informations en vue du rachat planifié depuis un an du distributeur, par l’acquisition des parts de la holding Hal, représentant 76,72% du capital de GrandVision.
Ce rachat devait initialement être effectif avant le 31 juillet 2020, avec un prix de 28 euros par action. Au 1er août, le prix passera à 28,42 euros par action… augmentant le coût total d’environ 80 millions d’euros. Ce qu'EssilorLuxottica n'est probablement pas prêt à mettre compte tenu de la situation économique globale.
…qui lui répond
Dans un communiqué faisant office de réponse, GrandVision s’affiche « en profond désaccord » avec ces demandes et se veut « confiant sur le fait que le tribunal les rejettera ». Le groupe néerlandais affirme également avoir fourni toutes les informations requises, en adéquation avec le Contrat de soutien.
GrandVision, qui possède 7 200 magasins dans le monde dont plus des deux tiers en Europe, réitère néanmoins son « soutien à EssilorLuxottica » et espère finaliser le rachat d’ici un an.
