Ce mardi, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a dévoilé son point de conjoncture révélant de nombreuses données sur le 1er semestre 2020, mais également sur le 3e trimestre qui touche à sa fin ainsi que sur la fin de l’année. Un enseignement majeur : l’activité du pays a mieux repris qu’espéré, entraînant des analyses optimistes de l’Insee.
Une consommation des ménages revenue à la normale
L’Insee constate que la consommation des ménages revient à son niveau d’avant le début du confinement. Après une forte hausse avant l’été (+16% en juin par rapport « au niveau d’avant-crise »*), les mois de juillet et août ont été propices à un quasi-retour à la normale, avec une consommation des ménage seulement inférieure de -4% et -2% par rapport à une consommation « d’avant-crise ».
Des chiffres plus stables qui, selon l’Insee, permettra au 3e trimestre de connaître un rebond significatif en termes de consommation des ménages, à +19% par rapport au 2e qui s’est trouvé plombé par le mois d’avril. De quoi susciter l’optimisme alors que la multiplication des contraintes sanitaires et l’augmentation du nombre de cas de coronavirus depuis 2 mois auraient pu nous mener dans la direction opposée.
Vers une contraction moins importante du PIB en 2020 ?
Concernant l’activité économique française dans son ensemble, le redressement se poursuit également. Après un 2e trimestre à -19% par rapport « au niveau d’avant-crise », le 3e devrait connaître un redressement avec une chute de -5%, avant un 4e trimestre prévu à -4%. On compare bien ici par rapport « au niveau d’avant-crise », jugé « normal ».
Compte tenu de ces chiffres, l’Insee prévoit une contraction du PIB français de 9% en 2020. Rappelons que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, tablait récemment sur -11%. Le commerce ferait partie des bons élèves de l’économie française, ne contribuant pas à la perte d’activité du pays. A l’inverse des secteurs les plus touchés, comme le transport, l’hébergement ou encore la restauration.
Une augmentation logique du chômage, en évitant néanmoins les niveaux historiques
Au cours du 1er semestre 2020, l’Insee indique une baisse de 715 000 emplois. Le dispositif du chômage partiel aurait évité un chiffre plus conséquent. Le secteur tertiaire marchand est le plus impacté. La chute devrait être moins lourde au cours du 2nd semestre, du fait de la reprise de l’activité et de nombreuses embauches sous la forme de contrats intérimaires ou de CDD.
Alors que le taux de chômage avait atteint, avant le confinement, un niveau aussi bas qu’avant la crise de 2008, il devrait remonter autour des 9,5% à la fin de l’année 2020. Un taux semblable à celui de la mi-2017, et toujours inférieur à ce qu’il était au milieu de la décennie, quand il dépassait allégrement les 10% entre 2012 et 2016.
* Le « niveau d’avant-crise » pris comme élément de comparaison par l’Insee correspond au dernier trimestre de l’année 2019.