L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis au Premier ministre son rapport sur l’évaluation du congé de paternité. Dans ce document, elle préconise de le rallonger à 2 ou 3 semaines, au lieu de 11 jours actuellement (18 pour une naissance multiple). L’Igas recommande également de le rendre en partie obligatoire pour en augmenter le nombre de demandeurs.
Aujourd’hui, 7 pères sur 10 bénéficient de ce congé « de paternité et d’accueil du jeune enfant ». Ce dispositif optionnel est indemnisé par l’Assurance maladie en fonction du salaire. Il complète le congé de naissance obligatoire, d’une durée de 3 jours et à la charge de l’employeur. A ce sujet, l’autre recommandation est la prolongation de ce congé de naissance, en le portant à 5 jours ouvrés.
Si elle est retenue, une telle réforme induirait un surcoût de 133 à 331 millions d’euros (selon le nombre de semaines retenues, ndlr), à la charge de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Si l’Igas n’a pas calculé le montant qui sera endossé par les entreprises, elle précise dans son rapport que « l’augmentation du nombre de jours de congés de naissance, décidée par la loi, pourrait avoir pour contrepartie une diminution du nombre de jours accordés pour mariage ou Pacs, négociée par accord collectif ».
Les auteurs du rapport estiment que sans cet effort, les améliorations dans la répartition des tâches au sein du couple et l’égalité professionnelle seraient « peu probables ». Concernant son caractère obligatoire, il permettrait de favoriser la prise de congé jusqu’alors source de culpabilité et de ce fait, d’abstention des jeunes pères.
Pour rappel, une pétition avait été relayée dans le magazine Causette en novembre 2017, pour un "congé paternité digne de ce nom". Parmi les signataires : le médecin Patrick Pelloux, Julien Clerc et l'économiste Thomas Piketty.