Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, s’est rendue ce jeudi 23 janvier au sein de la Maison d’optique et d’audition Acuitis, dans le 14e arrondissement de Paris. Ce déplacement intervient un peu plus de 2 semaines après celui d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, chez un opticien mutualiste. Étaient également présents Mathilde Lignot-Leloup, directrice de la Sécurité sociale, André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof) et Luis Godinho, président du Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf).
Une évaluation très provisoire
Se montrant enthousiasmée par la mise en avant des montures du panier A dans le point de vente, la secrétaire d’État a échangé avec Pierrick Salaun, responsable du magasin Acuitis. « Notre ADN est de proposer de la qualité à un prix accessible. Le 100% Santé est donc complètement dans la lignée de notre concept. Cela ne nous empêche pas de proposer également une offre de qualité dans le panier B », a expliqué Pierrick Salaun. Sur la centaine de ventes réalisées dans le magasin depuis le 2 janvier, 8 porteurs se sont tournés vers le panier A.
Pierrick Salaun, responsable du magasin Acuitis présente l'offre 100% Santé à Christelle Dubos
D’après notre récent sondage qui a réuni 790 participants, pour 78% d’entre vous, le panier A ne concerne moins de 10% de vos clients. A ce sujet, André Balbi a rappelé que d’après l’étude menée par Xerfi pour le Rof il y a un an, le total des porteurs qui choisiront cette offre se rapprochait des 15%.
Christelle Dubos essaye une paire de lunettes du panier A
« Nous avons réalisé la réforme 100% Santé pour lutter contre le renoncement aux soins. Quand l’obligation sur la visibilité et la lecture des contrats seront en application, l’assuré pourra avoir accès en temps réel à sa garantie et arbitrer son choix entre le plaisir et le volet économique. Si on veut que le reste à charge soit choisi, il faut donner la bonne information aux assurés », a ajouté André Balbi.
« Trouver une porte de sortie dans les jours ou semaines à venir »
Interrogée par acuite.fr sur les nombreux dysfonctionnements que vous rencontrez actuellement, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, a assuré que « des réunions ont été faites avec les professionnels, les mutuelles et l'Assurance maladie de façon à trouver une porte de sortie dans les jours ou semaines à venir », a insisté Christelle Dubos. Elle a cependant reconnu « quelques difficultés » dans la mise en place malgré les efforts réalisés en amont. « Avec l'Assurance maladie, on a fait le choix de donner 9-10 mois en avance l'ensemble des éléments pour que les services informatiques puissent s’adapter et être prêts pour une mise en place en temps souhaité. Nous travaillons et nous trouverons les réponses. »
« Il faut le temps que la mesure prenne... »
Christelle Dubos a ensuite dressé un premier bilan de la réforme 100% Santé, 3 semaines après sa mise en place. « Il faut le temps que la mesure prenne, que les clients aient besoin de lunettes. Nous les informons à travers la Caisse d'assurance maladie. Mais c'est aussi aux professionnels de santé et aux mutuelles de leur en faire part. Tout cela va monter en puissance. C'est vrai qu'il y a aujourd'hui des problèmes informatiques qui vont se résoudre et tout va rentrer dans l'ordre. » « Il faut reconnaître qu'il y a aujourd’hui quelques difficultés car on attend des prises en charge par les complémentaires. Les opticiens, eux, sont prêts », a poursuivi le président du Rof.
Montée en gamme du marché des aides auditives
Enfin, Christelle Dubos et Luis Godinho ont échangé sur l’offre 100% Santé en audioprothèse. « Les appareils d’entrée de gamme de 2018 ne sont plus sur le marché. La base du 100% Santé n’est pas celle d’avant. Les CMU avaient des appareils moins bons que ceux d’aujourd’hui. C’est un vrai progrès. L’ensemble du marché des aides auditives est donc monté en gamme », a conclu le président de l’Unsaf.
Echanges entre l’audioprothésiste Hannah Elbaz, André Balbi, président du Rof, Christelle Dubos, secrétaire d'Etat, Luis Godinho, président de l'Unsaf et Mathilde Lignot-Leloup, directrice de la Sécurité sociale
Je suis inquiet...
Est-il normal qu'actuellement les mutuelles et programmateurs de logiciel fassent fi du texte de loi ayant précisé que les codes LPP devaient disparaitre des devis et facture (protection sanitaires des informations). Est-il normal que les mutuelles annoncent jusque 3 mois de délais de traitement pour répondre aux devis du panier B?
Bref ces questions feront elles partie des échanges pour qu'enfin les assureurs (pardon les Ocam) rendent service à leurs adhérents après augmentation des tarifs de cotisation des assureurs (pardon des Ocam) fustigée par Agnés Buzin par deux fois avant mise en place du 100% santé, après concertation avec les assureurs (pardon les Ocam)?
Grosse mutation du métier
La FNOF et la SNAO sont les seuls syndicats à demander la reconnaissance de nouveaux modes d'exercices comme par exemple permettre que l'opticien réalise un examen de vue préalable à une visite chez l'ophtalmo et donc de nouvelles pistes de rémunération du travail des opticiens et orthoptistes. Le prix Limite de Vente de 10€ pour une prestation d'adaptation n'est pas un outil suffisant pour garantir le maintien de la qualité du travail des opticiens. Seul la classe B finance à ce jour ces prestations pour l'ensemble des patients du magasin. Et comme le souligne à son tour Mr Balbi, il est important de permettre une liberté de choix. Les Ocam à ce jour font tout pour contraindre ce choix à leur profit et celui des réseaux de soins.
Le problème n'est pas le 100% santé (qui exclue toujours 5% des français), c'est la mise en place. Les professionnels de santé étaient prêts, ce sont les seuls quasiment !!!