Après vous avoir fait part hier matin de la réaction des syndicats sur la fin prochaine de la dotation gratuite de masques pour les opticiens et avant de traiter demain matin, le sujet brûlant de la transmission des données aux Ocam, Acuité les a aujourd’hui interrogés sur l’activité optique des mois à venir. Ils ont tous un maître-mot : prudence.
Le Rof appelle à se concentrer sur le renouvellement des ordonnances
Pour André Balbi, président du Rassemblement des opticiens de France (Rof), « la rentrée sera intense, l’hiver sera froid ». Selon lui, il ne faut pas aborder les quatre derniers mois de l’année avec un excès de confiance. « Il faut se préparer à une 2e vague, même si elle sera différente », prévient le président du Rof, soucieux du respect des protocoles sanitaires. « S’il y a des cas positifs ou suspects, il faudra isoler les salariés, et vraisemblablement fermer le magasin. Ce sera compliqué ».
Une vigilance accrue qui s’ajoute à un flux d’ordonnances légèrement en baisse en magasin. « Elles sortaient des tiroirs depuis mai, mais c’était plus calme en août », poursuit André Balbi, qui reconnaît toutefois volontiers que « la reprise a été meilleure qu’espérée ».
Le Rof vous invite alors à favoriser le renouvellement d’ordonnance. « C’est le seul recours pour détendre le système », insiste André Balbi, alors que le Rof a vu ses demandes de mesures dérogatoires concernant l’allongement de la durée de validité des ordonnances rester sans réponse par les pouvoirs publics. « Ceux qui sont bien organisés pour les contrôles visuels, qui ont le matériel, vont prendre une longueur d’avance. » Le Rof appelle à la prudence pour les mois futurs. « Les opticiens devront maîtriser leurs charges », prévient son président.
Le Synom espère un bon départ pour 2021
Véronique Bazillaud, déléguée générale du Synom, affiche également de la prudence tout en rappelant néanmoins que « les besoins n’ont pas disparu et ont peut-être même augmenté du fait de la forte consommation d’écrans ».
Elle rappelle à ce sujet que le Synom a participé cet été à la campagne menée par l’Asnav « Reprenez votre vue en main », avec notamment l’objectif de rappeler aux porteurs la possibilité de renouvellement de leur équipement par l’opticien. « On ne va pas combler les 2 millions d’ordonnances perdues, mais cela peut contribuer à pallier partiellement ce manque », argumente Véronique Bazillaud. « Les pertes de 2020 n’auront pas été rattrapées d’ici la fin d’année, mais il faut espérer que 2021 reparte normalement. »
Le renouvellement d’ordonnance est également perçu comme « une opportunité à saisir pour l’opticien » par Yannick Dyant, président de l’Association des optométristes de France (AOF). « Cela valorise les compétences de l’opticiens. De plus, si la profession ne s’en saisit pas, il sera ensuite difficile de demander davantage aux pouvoirs publics. »
La Fnof déplore une baisse de l’activité
Plus que de la prudence, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) affiche une « réelle inquiétude » sur le chiffre d'affaires des magasins, selon les mots de son président Alain Gerbel. « Il y a un manque crucial d’ordonnances, qui a pour conséquence une baisse de l’activité, même si elle n’est pas la même pour tout le monde. » Alain Gerbel pointe également du doigt les Ocam comme responsables de l’anxiété générale en entretenant une forme de blocage au niveau des remboursements, en particulier en cas de renouvellement avec adaptation. « Les dossiers se tendent », déplore-t-il.
Nous vous présenterons demain en détails la position du Rof, de la Fnof et du Synom sur le sujet de la transmission des données aux Ocam.