Ocam

« Développer les réseaux de soins pour sauver la Sécu » : l’idée de la Fondation Concorde

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A moins de 2 mois du 1er tour de la Présidentielle, les considérations d'ordre économique se multiplient pour tenter de remettre à niveau notre système de santé. Dans une note publiée le 20 février, le think tank Fondation Concorde jette un pavé dans la mare en réclamant le développement des réseaux de soins des Ocam pour sauver la Sécurité sociale. Selon les auteurs, c’est la solution au « déséquilibre budgétaire chronique ».

Dans le document, la Fondation Concorde estime que « le potentiel des complémentaires n'est pas exploité : les frais de gestion sont dédoublés dans le système actuel et les complémentaires n'ont pas les moyens de rationaliser les dépenses, alors même que les réseaux de soins permettent d'améliorer la couverture santé des patients en baissant les coûts ». Leur généralisation permettrait « une économie globale de près de 2 milliards d’euros », selon le think tank qui cite la Mutualité Française.

Mieux définir les paniers de soins

Les économistes pointent donc du doigt un système de santé inefficace avec des attributions entre Sécurité sociale et Ocam qui sont enchevêtrées. « Ce développement partenarial, qui a visé à étendre la protection sociale des Français, n’a cependant pas toujours été mené de manière rationnelle. Aujourd’hui, la Sécurité sociale et les complémentaires couvrent chacune une part différente du coût des mêmes soins. Les frais de gestion en sont dédoublés : pour une prestation médicale, l’Assurance maladie réalisera un travail administratif pour rembourser la part à sa charge et la complémentaire santé du patient fera de même. Ces doublons sont sources d’inefficacités et de coûts inutiles pour les assurés ».

Et de poursuivre : « Dans des pays comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, dont les systèmes de santé sont réputés parmi les plus performants d’Europe, une meilleure définition des paniers de soins respectifs de l’Assurance maladie d’une part et des complémentaires d’autre part permet le remboursement dès le premier euro de certains soins, évitant les redondances inutiles ».

Faire des Ocam des « payeurs régulateurs »

Ainsi, en opposition au rôle de « payeur aveugle », la Fondation Concorde veut faire des Ocam des « payeurs régulateurs ». « Les complémentaires ne disposent pas des moyens de rationaliser les dépenses qu’elles engagent : cette lacune accroît mécaniquement les frais à leur charge et donc les coûts pour leurs assurés, expliquent les auteurs. Encouragés par la loi Le Roux, les réseaux de soins permettent aux complémentaires d’exercer pleinement leur mission de « payeurs régulateurs » et de limiter de manière significative le reste à charge des ménages, améliorant ainsi la couverture sociale des patients ».

« Les réseaux de soins contribuent ainsi à maîtriser le coût global de la santé : la Mutualité Française estime que s'ils étaient généralisés et accessibles à tous les Français, ils permettraient une économie globale de 1,9 milliards d’euros », note le document. Et de conclure : « Il est donc nécessaire de donner plus de liberté aux acteurs de santé et d'encourager par un partenariat renforcé entre le public et le privé le développement des réseaux de soins, qui offriront aux Français une médecine plus accessible et moins chère ».

Notons que pour le moment, les candidats à l'élection Présidentielle n’ont que très peu développé leur programme santé. Sur le financement et la place des Ocam, seul François Fillon a abordé concrètement la question des réseaux de soins, souhaitant revenir sur le principe du remboursement différencié. Il n’a cependant pas abordé cette thématique lors de son intervention hier, 21 février, au grand débat Place de la Santé qu’Acuité vous a fait vivre en direct.

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4 commentaires
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H Serret
il est bien connu qu'en baisant le reste a charge aux assurés grace aux réseaux on leur assure une meilleure qualité de soin!!!!! ( en substance c 'est le discours de Gattaz)en effet le professionnel de santé va passer plus de temps et fournir une prestation de meilleure qualité pour etre bien moins rémunéré, c'est logique...... il faut bien que les OCAM vivent
Olivier Touret
Un bel exemple de lobbying! Ils mélangent différentes vérités dans un raisonnement faux et créent un beau syllogisme (cf le grand classique : "un crétois dit que tous les crétois sont menteurs...").
Ainsi ils énoncent que d'une part les ocam ont des frais de gestion trop élevés (22% du montant de cotisations pour rappel. Aucune baisse connue de ce ratio malgré une augmentation phénoménale des montants perçus au cours de la dernière décennie), d'autre part qu'il est connu que le système de santé est mal géré et donc trop couteux mais que les ocam ne gèrent pas le système de santé. Donc d'après eux, s'ils gèrent le système de santé en le privatisant, il sera tout à coup bien géré et les ocam cesseront d'avoir des frais de gestion trop élevés...
Abracadabra! Les ocam viennent de transformer sous vos yeux un défaut en un avantage visant à leur donner plus de pouvoir!!!
Et je vous parie que les médias et les politiques vont reprendre en choeur et sans contre analyse ce raisonnement mensonger.
Jullien Cat
Toujours agréable de lire des articles qui prônent de créer du chômage et d'augmenter le CA des OCAMS... Elle est bien là l'idée derrière la généralisation des réseaux : en baissant purement et simplement les tarifs en suivant les impositions tarifaires des OCAMS sans contre partie. Pensez déjà à encadrer la sécurité sociale en traquant simplement les gaspillages et les fraudes, les doubles emplois, les outils hors d'age et réinvestir dans la prise en charge, voilà ce que les Français veulent entendre et non engraisser les OCAMS, désengager notre modèle solidaire de santé ou taper sur les professionnels de santé.
Michel Deblais
Mais qui donc se cache derrière un tel nom, un peu ronflant, de "fondation concorde"?
A part des assureurs (ou mutuelles), des représentants de réseaux d'assureurs(ou mutuelles), éventuellement quelques syndicats d'enseignes( ou enseignes), vendus aux assureurs, qui peut donc faire de telles propositions , donnant la part encore plus belle aux OCAM et aux gros capitaux qui sont derrière, en se foutant éperdument du citoyen
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