Les médecins s'inquiètent du développement de la téléconsultation par les réseaux de soins des complémentaires santé. Par la voie du Conseil national de l'Ordre des médecins, ils demandent la régulation de ces nouveaux services afin d'éviter une "ubérisation des prestations médicales".
Alors que les négociations conventionnelles sur la télémédecine se sont ouvertes le 18 janvier dernier, l’Ordre des médecins tire la sonnette d’alarme. S'il souhaite la mise en place concrète de la télémédecine et de la télé-expertise, dans un communiqué du 14 février, il « s’inquiète du fait que les prestations proposées directement via des plateformes par les assureurs complémentaires ou les mutuelles en santé installent de fait une rupture concurrentielle dans l’organisation territoriale des soins et le parcours de soins ».
Pour le Conseil, « la sécurité des prises en charge impose de réglementer les offres des plateformes privées et que les activités médicales qu’elles proposent soient soumises aux mêmes obligations réglementaires et déontologiques que les autres formes de pratiques médicales dans un parcours de soin. En outre, ces plates-formes qui indiquent être accessibles 7j/7 et 24h/24 soulèvent la question de leur cohérence avec les Centres 15 ou interconnectés ». Et de suggérer les obligations suivantes :
- l’information de l’usager et l'obtention de son consentement exprès ;
- la confidentialité des données de santé recueillies ;
- la non-exploitation des données à d’autres fins que celles pourquoi elles ont été collectées ;
- l’absence de publicité de nature commerciale...
Rappelons notamment que, le 14 novembre, le Conseil a d’ailleurs déposé une plainte contre Eovi MCD. Il reproche à la mutuelle sa campagne publicitaire pour son service de téléconsultation médicale réservé à ses adhérents.