« Les médias ont sonné la charge pour dénigrer notre métier », « C'est de l'acharnement médiatique », « Le 23 avril sera désormais la "St Opticiens" », « C'est scandaleux, on passe pour des voleurs », « Ils mettent les bouchés double pour nous enterrer »... Voilà le genre de messages qu'on retrouve depuis hier sur notre forum de discussion ou sur le groupe Facebook « Tu sais que tu es opticien quand... ». Suite aux attaques répétées contre la profession, vous en avez ras le bol et vous n'hésitez pas à le dire haut et fort.
« Il va falloir commencer à s'exprimer et donner certaines leçons de calcul, écrit Delphine Bizouard sur le réseau social. En tout cas notre secteur marche, crée à nouveau des emplois en France et on se lève pour aller bosser ! ». Didier Domptail n'hésite pas à s'amuser de la situation : « Vu le bordel sur les marges des opticiens, je décide de publier mon patrimoine : un Xsara Picasso de 2001 pas encore remboursé, une paire de chaussette Puma et un yaourt à la vanille ». D'autres parmi vos confères restent perplexes face au contexte actuel. « Je ne sais pas ce qui est le mieux... Attendre que ça se tasse en faisant mon travail comme d'habitude ou me faire licencier et profiter d'un chômage généreux pendant 6 ans ?, s'interroge ironiquement Antoine Colinos. Six ans pendant lesquelles je vais me la couler douce au soleil vu que je suis blindé parce que je suis opticien voleur ».
En magasin, nos acuinautes notent déjà des retours de la part des porteurs. « On m'en a parlé aujourd'hui, écrit VincentM. J'ai expliqué le pourquoi du comment. On peut faire un forfait pas cher si besoin mais ça ne sera pas le même verre et elle n'aura pas sa Ray-Ban ». Caro répond également « que le progressif à 85€ n'était pas tout à fait le même que celui à 150€, et d'autres qui seraient encore plus couteux ». Niccho Di Parigi fait, quant à lui, une comparaison avec le secteur de l'automobile. « Pourquoi une Mercedes coûte plus cher qu'une Logan ? C'est scandaleux, c'est une voiture et les deux roulent. Cet exemple est exactement le même qu'une monture créateur équipée de verres antireflet face à une monture made in china et de verres sans traitement. Certes dans les 2 paires on arrivera à voir c'est le but premier, mais le confort sera différent ».
« Je pense que le public n'est pas aussi stupide que certains journalistes voudraient le croire », encourage Xavier 69. Mais quand certains gardent espoir, d'autres semblent résignés. « on s'en fout, ça fait dix ans que ça dure. Même sans ça, ils pensent qu'on est des voleurs », écrit Yool. Face à ces attaques, vous êtes ainsi nombreux à souhaiter un droit de réponse. « Pourquoi les opticiens "normaux" ne sont jamais interrogés ?, se demande Tina Yareg sur Facebook. Pourquoi personne ne peut répondre à ce genre de reportage à charge ? Que faut-il faire pour pouvoir avoir un droit de réponse dans les mêmes émissions ? ». Laura Chapron propose que les journalistes « viennent passer une journée avec nous ils verront le vrai métier et les vrais chiffres ». Notre acuinaute dada31 explique avoir « essayé de poster un/plusieurs commentaires sur tous les sites qui ont relayé ce publi-reportage. Tous ont été modérés, pourtant je suis resté courtois et clair ». Enfin pour Xavier 69, « hier ils ont zappé Alain Afflelou en moins de 10 secondes. Preuve en est que tout ce qui ne va pas dans le bon sens est censuré. Je doute que nous obtenions mieux ».
Du côté des fournisseurs, le « ras de bol » se fait également sentir. « Tous les professionnels ont compris que le prix moyen optique français est la résultante d'une culture de la qualité de la vision depuis plus de 50 ans pratiquée par la majorité des opticiens, ainsi que de pratiques de remboursements alléchantes mises en avant par des assurances complémentaires jouant les vierges offensées quand le client utilise le maximum de son « droit », explique Gilbert Le Nouy, associé Unilens'. Le citoyen a-t-il compris aussi que sur ces équipements médicaux de nécessité la TVA est de 20% ? Etonnant, non ? La profession est victime de son entêtement à considérer l'optique comme un produit médical et le consommateur est toujours autant infantilisé et déresponsabilisé ».
Lire aussi :
Face à l'UFC-Que Choisir, Atol défend l'excellence du réseau de soins visuel en France
Alain Afflelou répond à l'UFC-Que Choisir sur TF1 ce soir
L'UFC-Que Choisir demande la régulation de la distribution optique par la généralisation des réseaux de soins