Dans la continuité du lancement de la concertation autour du reste à charge zéro en optique, audio et dentaire, les réseaux de soins, Carte Blanche, Kalivia, Itelis, Santéclair et Sévéane ont élaboré un document commun socle de critères de qualité.
Dans cette « note technique de réflexion », les 3 métiers sont concernés. Intéressons-nous tout d'abord à l'optique.
Prise en charge variable selon les besoins de corrections
A l'heure actuelle, les réseaux de soins proposent déjà des équipements intégralement remboursés sur des produits entrée de gamme.
Leur volonté : créer de nouvelles offres sans reste à charge sur la base d'une monture unique et de 2 verres correcteurs avec une prise en charge variable selon les besoins de corrections. Les progressifs seraient réservés aux assurés présentant à la fois un défaut visuel et une presbytie. « Nous avons une offre qui s’adapte aux planchers de prise en charge du contrat responsable et qui est compatible avec 92 % des cas de défauts de vision. Pour 50 euros en unifocal et 200 euros en multifocal, nous proposons une monture et des verres avec des traitements basiques (durci, antireflets et un aminci si nécessaire). Cette offre pourrait être rediscutée pour qu’elle corresponde à un reste à charge zéro », commente Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, selon nos confrères de News-assurances Pro.
Cette dernière ne soutient pas en revanche la proposition de la Mutualité Française de plafonner les remboursements des montures à 100 euros (contre 150 euros aujourd'hui) ou de réduire la TVA sur les lunettes à 5,5% pour diminuer les prix : « Cette solution est trop macroéconomique et donc hors sujet. Il est préférable de réfléchir filière par filière car parler de fiscalité est peut-être utile, mais revient à une forme de diversion ».
Développer des centres mixtes optique-audition
Du côté de l'audioprothèse, les réseaux de soins reprennent les recommandations formulées par l'Autorité de la concurrence en 2016 : dissocier la vente du réglage initial de l'appareil et le suivi des prestations postérieures. « Payer d’avance 4 ou 5 ans un réglage hypothétique est un handicap en termes d’accès aux soins », déclare Marianne Binst.
Des propos confirmés par un observateur cité par News-assurances Pro : « Nous avons constaté que beaucoup de malentendants hésitent à retourner chez l’audioprothésiste pour ajuster le réglage de l’appareil. S’ils paient un forfait mensuel pour l’entretien, ils sont plus enclins à s’en servir ».
L'obstacle principal reste aussi le recrutement d'audioprothésistes. Pour la directrice générale de Santéclair, « il faudrait donc augmenter le numerus clausus dans les formations d'audioprothésistes pour créer des emplois, faire baisser leurs salaires et donc les prix pour les consommateurs ».
Autre proposition : développer de plus en plus de centres mixtes optique-audition : « Des études montrent que les malentendants sont plus satisfaits d’aller dans un point de vente d’optique que dans le cabinet d’un audioprothésiste. C’est plus convivial, fréquenté par des personnes d’âges mélangés et moins ostracisant », argumente Marianne Binst.
Une position que ne partage pas Luis Godinho, président du Syndicat national des Audioprothésistes (Unsaf). L’arrivée des enseignes d’optique sur l’audio a déjà ou aura pour principales conséquences « un rapport qualité-prix préjudiciable pour le patient et déloyal pour la concurrence », « une communication massive et coûteuse qui viendra à terme enchérir les prix comme en optique » et une « publicité trompeuse fondée uniquement sur un prix prétendument bas des appareillages, avait-il déclaré.
Forfait annuel
Enfin, en dentaire, le sujet le plus délicat, les plateformes n’ont pas présenté de propositions communes. Santéclair apporte toutefois sa propre contribution. Plutôt qu'une prise en charge spécifiant acte par acte le contenu du panier de soins sans reste à charge, la plateforme propose de mettre en place un forfait annuel entièrement pris en charge par la Sécurité sociale et les Ocam. Les assurés pourraient ainsi bénéficier de prothèses dentaires dans la limite de 1 300 à 1 500 euros.
Santéclair estime néanmoins que cette solution ne pourrait pas non plus se faire à budget constant et demanderait de nouveaux financements de la part de Sécurité sociale et/ou des Ocam.
Il me semble pourtant que ce serait un excellent levier.
Petite question innocente... Les mutuelles récupèrent-elles la TVA? Car en effet, une baisse de TVA serait dans l’intérêt du consommateur mais ne changerait rien pour la complémentaire, est-ce pour cela que M.B. s'y oppose?