Ce mercredi 16 décembre, à un peu plus de deux semaines du 1er janvier, le Syndicat des audioprothésistes (SDA) a organisé une conférence de presse virtuelle en prévision de la mise en place de la 3e et dernière étape de la réforme 100% Santé en audio.
« C’est une avancée importante », a rappelé Luis Godinho, président du syndicat. Au 1er janvier, les équipements audio de classe 1 (équivalent du panier A) seront proposés sans reste à charge pour le patient (prise en charge intégrale par l’Assurance maladie et la complémentaire santé). « Nous estimons aujourd’hui à un million le nombre de Français qui devraient se faire équiper, dont la moitié ne le fait pas pour des raisons économiques », a poursuivi Luis Godinho, valorisant les possibilités offertes par la réforme.
Néanmoins, le SDA a mis en avant 2 points qu’il juge à risques et qui pourraient compromettre le succès du 100% Santé.
La publicité pointée du doigt
Tout d’abord, le syndicat « plaide pour que cessent les publicités trompeuses et mercantiles, induisant une consommation non médicalement justifiée et assimilant les aides auditives à de simples biens de consommation. Il n’existe aucune justification médicale à posséder une 2e paire d’aides auditives ou encore à offrir un smartphone, afin de pallier un trouble auditif. »
Luis Godinho a rappelé que le 100% Santé est un « enjeu de santé publique » et qu’il a nécessité « un effort financier de la part des audioprothésistes, de l’Assurance maladie et des Ocam ».
Les Ocam interpellées
« L’accord que nous avons signé en 2018 garantissait aux Français une liberté de choix », s’est remémoré le président du SDA. Il a alors regretté que certaines Ocam ne jouent pas le jeu en abaissant significativement le niveau de remboursement des appareils de classe 2.
De ce fait, les Ocam « font augmenter de manière importante le reste à charge pour le patient qui souhaite avoir accès à une solution plus évoluée ou plus adaptée à ses besoins », a souligné Luis Godinho. « Cela conduit à une restriction du libre choix de son équipement par le patient, en excluant de fait l’accessibilité à tous les matériels hors « 100% santé », notamment pour les plus modestes. »
Un marché supérieur à 30% pour le 100% Santé ?
Alors que les pouvoirs publics prévoient que le 100% Santé représentera 20% du marché en audio et que le SDA pense qu’il atteindra plutôt 30%, Luis Godinho craint que ce chiffre ne grimpe si les appareils de classe 2 sont très peu remboursés, « ce qui mettra en danger l’économie de la réforme ».
Il conclut : « Le SDA demande aux assurances santé de respecter leurs engagements et de ne pas entraver le 100 % Santé en préservant le libre choix des patients et en garantissant un remboursement minimal équivalent, quel que soit le dispositif choisi par l’usager. »
Ces pratiques secrètes des Ocam, secrètes car découvertes uniquement lors des demandes de prise en charge (et comparaison des remboursements avant 2020) consternent les adhérents, non informés de cette baisse d'environ 30%, malgré l'augmentation de leurs cotisations, sur le panier personnalisé par leur mutuelle.
Toutes axent leur communication sur le panier 100% Santé on omettant de préciser que le contrat doit de plus intégrer une clause "Responsable" pour pouvoir en bénéficier.
Hâte de lire les données concernant le 3e axe de la réforme 100% Santé: le dentaire.
Et par ailleurs pouvont nous espérer la fin des réseaux fermés (concurrence déloyale dans la pratique) avec ce développement essentiel du 100% Santé?