L'impact environnemental d'une monture de lunettes ne se limite pas aux émissions de gaz à effets de serre (GES).
Il faut faire appel à l'analyse du cycle de vie (ACV).
C'est ce que propose aujourd'hui l'association Optic For Good*. Depuis plusieurs années, elle certifie des marques de lunetterie selon des critères d'écodurabilité. Elle intègre désormais un audit supplémenaire, ouvert à toute marque, qui prend en compte plusieurs impacts environnementaux, notamment :
- le changement climatique biogénique, fossile et usage des sols
- l’acidification des sols
- l’appauvrissement de la couche d’ozone
- l’eutrophisation de l’eau douce, marine et terrestre
- la formation d’ozone photochimique
- les particules
- les radiation ionisantes
- l’utilisation des ressources fossiles, minérales et métalliques, et des sols
Au total, 15 critères sont étudiés sur la base des déclarations des marques et analysées à l'aide d'un logiciel spécialement conçu par la société française Ecopaths, spécialisée dans les analyses environnementales et soutenue par l’ADEME.
Exemple d'une partie de l'ACV d'une lunette 100% acétate made in Italy @Optic for Good
« L'analyse de cycle de vie est réalisée sur un modèle de monture, non sur une collection entière. Elle est ouverte à tout fabricant. Il s'agit de renseigner notamment le lieu d'usinage, de montage, la matière utilisée, et surtout la masse physique qui est l'un des critères les plus importants », explique Carole Riehl, présidente de l'association Optic for Good.
Une fois l'audit réalisé, le fabricant obtient un carnet avec les résultats, suggérant les leviers qu'il peut actionner pour améliorer son impact.
L'ACV est gratuit pour les détenteurs du label Optic for Good (d'une durée de 3 ans) et accessible à un prix raisonnable pour ceux qui souhaitent avoir uniquement l'ACV. Cette dernière est valable 1 an, conformément à la norme Iso 14024. Réalisée année après année, cela permet d'apprécier l'évolution d'un même produit.
« Le logiciel fonctionne sur un algorythme qui nécessite d'être alimenté en données pour fournir davantage de détails sur l'ACV du produit. Ainsi, c'est un outil communautaire qui bénéficie à tous et va s'enrichir avec le temps ».
Exemple d'une partie de l'ACV d'une lunette 100% acétate made in Italy @Optic for Good
Aujourd'hui, les autorités publiques et les organismes référents se penchent sérieusement sur l'impact environnemental du secteur de la santé, comme en témoigne un rapport concernant les médicaments, annonçant une autre étude dédiée aux dispositifs médicaux prévu pour fin 2024.
« Dans l'optique-lunetterie, des groupes de travail ont été mis en place au niveau syndicat, mais pour l'instant, rien ne se passe », conclut Carole Riehl.
*Optic for Good organise également le Cold, congrès de l'optique-lunetterie durable, dont la 2e édition aura lieu à l'automne 2024.