En 2023, plus de 32 millions de verres de lunettes ont été produits pour répondre à la consommation française, sans compter les verres solaires, les verres non remboursés, les verres de deuxièmes et troisièmes paires, et les verres de présentation.
Cas n°1 : production du semi-fini et surfaçage en France
Pour environ 11% des verres consommés en France, la production du semi-fini et le surfaçage ont lieu en France ; ces verres ont alors l’empreinte carbone la plus faible : la majeure partie des émissions se concentre sur la production des matières premières (i.e. des polymères plastiques).
Cas n°2 : production du semi-fini à l’étranger et surfaçage en France
Lorsque l’étape de surfaçage a lieu en France, le semi-fini est importé dans au moins 68% des cas. L’empreinte carbone augmente alors de 50% par rapport à une production entièrement en France.
86% des produits importés en France depuis des pays non européens (verres ou semi-finis) le sont par avion. Ainsi, le produit semi-fini étant plus lourd que le produit fini, l’impact carbone lié au transport est plus important que lorsque seule l’étape de surfaçage a lieu en France.
Cas n°3 : production du semi-fini et surfaçage hors de France
Si toute la chaîne de valeur de la production (production du semi-fini et surfaçage) a lieu hors de France, alors l’empreinte carbone associée aux verres augmente de 60% par rapport à une production entièrement française. Cela est notamment lié aux mix énergétiques plus carbonés des pays de production, principalement en Asie du Sud-Est (Philippines, Thaïlande, Chine). C’est notamment le cas de la plupart des verres unifocaux.
Le Shift Project estime que les productions des verres consommés en France sont responsables de l’émission de 81 ktCO2e par an, ce qui représente entre 1,7 et 2,8 kgCO2e par unité.
En se basant sur les données des douanes françaises, plusieurs hypothèses sont avancées par le Shift Project :
- Les verres unifocaux ne sont jamais fabriqués en France. Ceux-ci proviennent en grande partie d’Asie du Sud-Est, en plus particulièrement de Thaïlande et de Philippines.
- Pour les verres neutres, la part de production française est identique à la part de la production d'Europe de l'Ouest.
- Pour les verres multifocaux, la part de production française est de 75% et la part d'importation est de 25%.
Ces calculs présentent des limites par manque d'informations, notamment concernant les matières premières, les procédés de fabrication, les emballages et le transports. Ces points ont vocation à être améliorés d’ici le rapport final en juin 2025.
