Plus d’un milliard de personnes sont myopes dans le monde et la tendance est à la hausse. Deux chercheurs de l’Université Northwestern (USA-Illinois) ont mené des recherches pour mieux comprendre la myopie et envisager des traitements*.
La rétine contient environ 50 types de cellules ganglionnaires qui transmettent les informations utiles au cerveau afin de percevoir le monde visuel. Pour conduire leur étude, Gregory Schwartz, professeur adjoint d’ophtalmologie, et Adam Mani stagiaire postdoctoral en ophtalmologie, ont utilisé des électrodes de verres microscopiques pour enregistrer des signaux électriques à partir de cellules rétiniennes de souris.
Les scientifiques partent de deux postulats : d’une part, une des cellules rétiniennes est la cause de la myopie, et d’autre part, un dysfonctionnement de la cellule est lié au temps passé par les enfants à l’intérieur, loin de la lumière naturelle. En effet, la lumière artificielle est composée d’un spectre lumineux qui sur-stimule et crée une croissance aberrante de l’œil, menant à la myopie.
Pendant des années personne ne savait quelle cellule était vectrice de la myopie
« Nous avons trouvé la clé, le lien manquant. Nous savons désormais quelle est cette cellule et le circuit neuronal qui lui permet d’obtenir cette fonction visuelle » précise Gregory Schwartz. Reliée aux autres cellules de la rétine, elle est donc plus sensible à l’éclairage. Il l’a nommée « ON Delayed » (« retardé » en français, ndlr) car sa réactivité à la lumière est très lente.
La prochaine étape est d’identifier de nouvelles cellules par leur fonction spécifique, analyser leurs signatures génétiques et comprendre comment elles sont interconnectées dans la rétine. Leur recherche pourrait mener à une thérapie génique pour traiter la cécité et améliorer la fonction des prothèses rétiniennes artificielles.