EssilorLuxottica remet en cause son rachat de GrandVision annoncé en juillet 2019 au prix convenu de 7,3 milliards d'euros (28 euros par action), à cause des problèmes juridiques liés à la pandémie, selon Bloomberg qui cite des sources proches du dossier.
Passe d’armes commencée en juillet
Rappelons que dès juillet dernier le groupe franco-italien s'est engagé dans une bataille judiciaire contre GrandVision afin d'obtenir des informations concernant sa gestion de la crise sanitaire (voir les différentes News en relation sous cet article). En août, un tribunal néerlandais s'est prononcé en faveur de GrandVision et EssilorLuxottica a depuis interjeté appel.
Hier, l'action de GrandVision a baissé de 2,31% à 25,3 euros, après avoir perdu jusqu'à 5% dans la journée. Quand celle d'EssilorLuxottica est restée presque stable à -0,46%.
La transaction devrait tout de même avoir lieu
Néanmoins, ce deal a de fortes probabilités de se faire. La stratégie d'EssilorLuxottica est similaire à celle mise en place par LVMH et Tiffany*, il y a quelques semaines. Bernard Arnault avait obtenu gain de cause. Leonardo Del Vecchio emboîte le pas.
Ce rachat est une opportunité pour EssilorLuxottica qui va asseoir sa position mondiale de retailer avec une présence accrue en Europe (cf ci-dessous la carte européenne des implantations de magasins réalisée par nos confrères de Bien Vu). Le groupe va ainsi augmenter son CA d'un tiers, ainsi que ses marges grâce à cette intégration verticale.
De bonne guerre…
Cette opération a aussi comme double effet d'affaiblir ses concurrents. Rappelons que le dernier appel d'offres verriers lancé par GrandVision a été remporté par Hoya. C'est donc tout le CA verre qui reviendra à EssilorLuxottica.
Mais ce nouveau rebondissement est de bonne guerre : l'acheteur ne veut pas payer le prix fixé en juillet 2019, compte tenu du contexte économique et sanitaire. Le retour sur investissement sera un peu plus long.
Carte européenne de l'implantation de GrandVision par Bien Vu dans l’Observatoire de l’optique 2019
*Alors que le rachat de Tiffany par LVMH devait se faire pour 16,2 milliards de dollars, LVMH a indiqué son intention de reporter la transaction et a fini par obtenir une baisse de 400 millions du prix de rachat.