Le feuilleton de l’été se poursuit. Fin juillet, EssilorLuxottica avait saisi le tribunal de grande instance de Rotterdam, estimant que GrandVision n’avait pas suffisamment communiqué sur ses activités pendant la crise. Le groupe néerlandais avait fermement contredit ces allégations et entamé une procédure d'arbitrage contre le géant de l’optique afin de s'assurer qu'il respecte ses obligations et que la transaction aboutisse.
Rappelons que le rachat de GrandVision par EssilorLuxottica, estimé à 7,2 milliards d’euros, devait initialement être effectif avant le 31 juillet pour un coût de 28 euros par action. Le rachat n’étant pas finalisé, le coût par action est monté à 28,42 euros au 1er août. EssilorLuxottica devrait ainsi débourser 80 millions d’euros de plus.
Tensions au tribunal
Des tensions qui ont mené à une menace de résiliation de l’offre par EssilorLuxottica lors d’une audience judiciaire tenue la semaine dernière aux Pays-Bas. « GrandVision a accepté une obligation contractuelle de ne pas dévier de sa trajectoire mais a radicalement changé de cap », a pointé du doigt Jeroen Kortmann, avocat d’EssilorLuxottica, devant le tribunal. Le géant de l’optique a accusé GrandVision d’avoir suspendu le paiement des fournisseurs et des loyers aux propriétaires des murs des magasins sans lui en demander l’autorisation.
Décision le 24 août
De son côté, le groupe néerlandais a déploré la volonté d’EssilorLuxottica de trouver n’importe quel argument susceptible de suspendre le rachat. « Pendant trois mois, EssilorLuxottica n’a pris aucune décision sur nos mesures, n’a pas dit quelles informations spécifiques étaient nécessaires et n’a pas non plus répondu à notre proposition de discuter de nos opérations », a rétorqué Edward van Geuns, avocat de GrandVision, au cours de la même audience.
Le tribunal de Rotterdam devrait rendre sa décision sur cette affaire le 24 août.