« Je ne crois pas que conduire sa santé comme une automobile mériterait un bonus ! », a lancé le président de la Mutualité Française, Thierry Beaudet, en ouverture des « Journées de rentrée » qui se tenaient à Lille le 29 septembre dernier. Une formule choisie pour réaffirmer l’opposition du monde mutualiste à toute forme d’assurance santé au comportement, comme celle récemment dévoilée en France par l’assureur Generali.
Aussi selon Thierry Beaudet, « nous sommes face à un choix de société. J’y vois plus de communication, plus de stratégie de sélection que de véritable responsabilisation ou stratégie de prévention », dénonce Thierry Beaudet vis-à-vis du programme Generali Vitality. « Qui n'a jamais eu l'occasion de choisir ses gènes, ses parents, son milieu de naissance et d'éducation ?, interroge-t-il. Au nom de quoi la chance d'être en bonne santé devrait-elle être récompensée ? Faudrait-il alors punir de leur malchance celles et ceux qui sont malades ou vivent une situation de handicap ? »
« Il y a des limites que nous devons nous imposer », insiste le président de la Mutualité en soulignant la nécessité d'amener à la prévention ceux qui en sont éloignés au lieu de sélectionner la partie bien portante de la population qui a déjà la possibilité d'y consacrer du temps et des moyens. « En matière de santé, le meilleur équilibre doit présider entre la dimension personnelle et la dimension collective, entre le bénéfice individuel et l'esprit de solidarité, entre l'intérêt du marché et l'intérêt général », rapporte l’Agence fédérale d’information mutualiste.