Novartis, Roche et Genentech viennent de voir leur amende annulée en appel. L’Autorité de la concurrence nous a confirmé s'être pourvu en cassation.
L’Autorité française de la concurrence a sanctionné 3 laboratoires pour « pratiques abusives » dans l’affaire Avastin/Lucentis. Une amende record de 444 millions pour Novartis, Roche et Genentech, accusés d’avoir cherché à préserver les ventes du médicament Lucentis pour traiter la DMLA, au détriment de l’Avastin, dont le prix est considérablement inférieur.
De cette somme, Novartis doit s’acquitter de la plus grosse partie : 385 millions d'euros. Roche et Genentech se partagent le reste.
Un prix multiplié par 30
Il s’agit d’un nouveau rebondissement dans cette affaire débutée dans les années 2000 et dont nous vous avons déjà relaté les épisodes. Pour rappel, le point central du débat est simple : les deux médicaments peuvent être utilisés comme traitement contre la DMLA… Sauf qu’une injection de Lucentis coûte 1 161 euros, contre à peine 40 euros pour une dose d’Avastin.
Initialement développé comme anti-cancéreux, l’Avastin s’est découvert cette autre caractéristique en parallèle du lancement du Lucentis en 2007. Sans qu’il ne dispose d’une Autorisation de mise sur le marché (AMM), l’Avastin a alors été largement prescrit par les médecins. Ce qui menaçait « d’entraîner un manque à gagner significatif pour chacun des trois laboratoires concernés », précise l’Autorité de la concurrence.
« Discours alarmant, parfois trompeur »
Cette dernière reproche différents faits aux 3 laboratoires :
- La diffusion d’un « discours alarmant, et parfois trompeur, sur les risques liés à l’utilisation » de l’Avastin ;
- L’organisation par Novartis d’une « campagne de communication » entre 2008 et 2013 pour discréditer l’utilisation de l’Avastin en ophtalmologie ;
- Le refus de Roche (qui commercialisait l’Avastin en France) de fournir des échantillons du médicament pour examiner son efficacité par rapport au Lucentis ;
- L’implication depuis 2011 de Genentech dans des échanges avec Roche, indiquant les discours à adopter face aux autorités de santé.
Roche et Novartis ont annoncé faire appel de cette décision.