La santé visuelle, pour les personnes en Ehpad et en perte d'autonomie, ça peut attendre.
C'est le message envoyé par le 1er ministre François Bayrou en signant le 31 décembre 2024 un décret prolongeant la durée de l'expérimentation autorisant les opticiens-lunetiers participants à améliorer la santé visuelle des personnes âgées en perte d’autonomie. Le dispositif permet à ces opticiens référencés par les ARS de réaliser un examen de la réfraction dans les Ehpad pour délivrer sans ordonnance médicale un nouvel équipement en cas de perte ou de bris de verres correcteurs d’amétropie.
L'expérimentation, débutée le 1er janvier 2022, rassemble environ 80 opticiens et une centaine d'établissements de type Ehpad répartis sur 2 régions, Normandie et Centre Val-de-Loire, et devait se terminer le 31 décembre 2024.
Le nouveau décret (disponible en pièce jointe) repousse la fin de l'expérimentation au 31 décembre 2025.
En mai 2024, le gouvernement semblait pourtant séduit par les retours positifs de ce dispositif : « Les conclusions de son évaluation, qui est en cours, devraient être rendues d’ici la fin de 2024. Les premiers retours sont très encourageants : ce dispositif permet d’améliorer la santé des personnes âgées et nous envisageons de l’élargir prochainement », annonçait la ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles, Sarah El Haïry.
Mais aussi dans le PLFSS 2025, bien que mort-né, un amendement prévoyait de favoriser l'optique à domicile et en Ehpad, pour répondre à l'exclusion de certaines populations des soins visuels.
Matthieu Gerber, président du Road (Regroupement des opticiens à domicile) a réagit sur Acuité à cette prolongation d'expérimentation.