Alors que les Français appellent de leurs voeux la prescription de lunettes correctrices par les opticiens afin de réduire les délais d'attente en cabinet d'ophtalmologie, le Gouvernement fait savoir qu'il n'envisage pas « la création d'une nouvelle profession, telle que celle des optométristes ». Si ces derniers mois plusieurs députés ont alerté le ministère de la Santé sur la prise en charge des soins oculaires de nos concitoyens, la réponse, publiée au Journal Officiel hier 26 août, semble sans appel.
« La densité d'ophtalmologistes en France, qui est actuellement de 9 ophtalmologistes pour 100 000 habitants, varie du simple au double selon les régions, ce qui pose effectivement dans certains territoires des difficultés d'accès aux soins, reconnaît le Gouvernement. A cela s'ajoute le fait que l'allongement de la durée de vie accroît les besoins de soins des populations ». Face à cette situation, il rappelle que plusieurs types de mesures ont d'ores et déjà été prises par les pouvoirs publics : « le champ de compétences des opticiens lunetiers a ainsi été élargi dans le cadre de l'adaptation de la prescription médicale en cas de renouvellement de verres correcteurs ; il en est de même pour les orthoptistes avec la réalisation d'examens spécifiques de la vision sur prescription médicale ».
Le ministère de la Santé entend donc s'appuyer sur le développement des coopérations entre professionnels de santé « pour que chacun soit mobilisé sur son coeur de métier et optimiser ainsi l'utilisation des ressources médicales. Les ophtalmologistes sont prêts à déléguer des tâches aux orthoptistes ou aux opticiens », souligne-t-il en précisant que « concrètement, après examen par l'orthoptiste, un contrôle du dossier du patient par le médecin ophtalmologiste est réalisé ; celui-ci adresse ensuite l'ordonnance de renouvellement dans un délai de quelques jours. Ce dispositif réduit les délais de rendez-vous pour les patients ayant besoin d'un renouvellement de lunettes et améliore la prise en charge par un ophtalmologiste, en lui permettant de se consacrer aux patients dont la santé nécessite des soins plus complexes ».
Et pour appuyer son argumentaire, le ministère explique que « la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 a renforcé le déploiement de ces nouveaux modes de coopération entre professionnels, en facilitant le financement de ce type de projets. La création d'une nouvelle profession, telle que celle des optométristes, n'est pas envisagée par le gouvernement. D'autres mesures portent sur les effectifs (...) et visent à améliorer la répartition des médecins entre les différentes spécialités et régions, mais également à fidéliser de jeunes professionnels dans des régions et lieux d'exercice qui connaissent des difficultés d'accès aux soins. Ainsi, l'arrêté du 1er juillet 2013 prévoit que 697 postes d'internes en ophtalmologie soient ouverts pour la période 2013-2017, dont 130 au titre de l'année universitaire 2013-2014, soit une augmentation de 23 % par rapport à l'année universitaire 2010-2011. L'ensemble des postes ouverts en ophtalmologie sont pourvus chaque année », conclut le Gouvernement.