Alors qu’un accord a été annoncé lundi 13 mai pour mettre fin à la crise de gouvernance d’EssilorLuxottica, plusieurs actionnaires maintiennent la pression.
Les fonds Phitrust et Comgest, associés à Baillie Gifford, Edmond de Rothschild, Fidelity, GuardCap et Sycomore, ont salué « des avancées ». Mais lors de l’assemblée générale du 16 mai, ces derniers vont proposer de nommer 2 administrateurs neutres, l'Américaine Wendy E. Lane et le Danois Jesper Brandgaard pour « assurer une gouvernance équilibrée ».
Pour Sébastien Thevoux-Chabuel, analyste et gérant chez Comgest, cet accord « permet de gagner du temps et de relancer les chantiers d'intégration. Toutefois, il n'est pas certain que ce soit de nature à empêcher de nouvelles crises de gouvernance ». « On a peur que les mêmes causes puissent engendrer les mêmes effets », a-t-il poursuivi selon nos confrères de l’AFP, évoquant les cultures d'entreprises «très différentes » d’Essilor et de Luxottica.
Les propositions des fonds actionnaires d’EssilorLuxottica ne devraient pas aboutir. Les motifs : il est nécessaire d’avoir au moins 50% des suffrages à l’assemblée générale et le conseil d’administration du groupe composé de 16 membres (8 d’Essilor, 8 de Luxottica) n’apporte pas son soutien à cette demande. Toutefois, Sébastien Thevoux-Chabuel estime que même minoritaire, un vote relativement important enverrait un message d’avertissement que le conseil « pourrait difficilement ignorer ».
Pour rappel, suite à cet accord, l’association Valoptec qui fédère des actionnaires salariés et ex-salariés d’Essilor et détient 4,4% au capital a décidé de retirer la résolution portant sur la nomination d'un administrateur additionnel au conseil d'administration du groupe.