La filière de santé visuelle a subi beaucoup de changements ces dernières années afin d'assurer une meilleure prise en charge des Français. Nouvelles prérogatives pour les orthoptistes et les opticiens, développement du travail aidé en cabinets d'ophtalmologie, ... tout est fait pour une meilleure coopération entre les 3 "O" au service du patient. Mais pour obtenir « zéro délai d'attente en 2022 », il est nécessaire d'aller plus loin pour les ophtalmologistes.
« Alors que nous connaîtrons dans quelques jours le nombre de postes accordés à l'ophtalmologie pour la rentrée universitaire 2017-2018, nous rappelons que la fin du délai d'attente est possible à l'horizon 2022. Pour y arriver, un impératif : former plus d'ophtalmologistes, en plus des mesures déjà prises. Aux pouvoirs publics de jouer ! », incite le Dr. Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof).
Généraliser les cabinets aidés et former plus d'ophtalmologistes
Dans la continuité de la stratégie mise en œuvre depuis 2012, les spécialistes souhaitent la généralisation du travail aidé en cabinets, en collaboration avec les orthoptistes. D'ici 2025, le Snof fixe un objectif de 80% de cabinets aidés, contre 45% aujourd'hui, avec la formation et l'embauche de personnels paramédicaux, notamment au travers des contrats de coopération. « En deux ans, le nombre de cabinets ayant recours au travail aidé a augmenté de 15 points*, se réjouit le Snof. Le travail avec les orthoptistes est plus qu'une solution efficace ».
Prochaine étape : la publication d'un décret indiquant le nombre de postes en ophtalmologie pour la rentrée 2017-2018. Alors que la spécialité demeure la plus attractive, le syndicat appelle de ses vœux l'ouverture de 250 postes par an, contre 150 aujourd'hui, pour remplacer les départs à la retraite* et être à la hauteur des besoins en soins visuels. Objectif : éviter l'effondrement du système de prise en charge des maladies oculaires.
Les promesses d'Emmanuel Macron
Interrogé par le Snof juste avant son élection, la réponse d'Emmanuel Macron est apparue comme « détaillée et pertinente » pour le syndicat. Le nouveau Président de la République s'est en effet exprimé en faveur d'une augmentation des postes d'internes en ophtalmologie. Il souhaite également poursuivre le schéma actuel des délégations de tâches, afin de renforcer la coopération entre les 3 "O".
Selon Emmanuel Macron, ces solutions participent à « bâtir une filière complète », « meilleur atout pour la mise en œuvre de véritables parcours de prévention et de soin ». « Compte tenu de nos ambitions en matière de prévention et d'accès aux soins et aux dispositifs médicaux, l'exemple de la filière visuelle est bien entendu précieux », a-t-il conforté.