Après avoir interrogé les opticiens, Acuité a contacté un certain nombre de dirigeants de centrales et d’enseignes qui réagissent positivement à cette fusion. Il n’y a pas de raison de penser que demain soit différent d’aujourd’hui. Le rapprochement de ces deux pures-players de l’optique devrait développer le marché.
Jonathan Abittan, PDG d’Acuitis
Tout le monde s’y attendait. Les montures et les verres, cela va de pair. Rien ne va changer, c’est une intégration verticale et cela ne va pas s’arrêter là. Ils vont continuer leur développement. Ce n’est ni une tragédie ni une comédie, c’est une stratégie bien exécutée et une opportunité pour les retailers. Acuitis sera moins impactée, car on travaille notre marque pour nous différencier.
Frédéric Poux, PDG d’Alain Afflelou
Le mariage de ces deux géants sera sur le marché mondial une opportunité de donner accès à la protection des yeux (7 milliards de personnes) et l’accessibilité à la vision (2,5 milliards de personnes). Ils sauront répondre à la demande et vont donner accès au plus grand nombre. C’est un véritable enjeu mondial pour EssilorLuxottica. On ne peut que s’en féliciter. Localement, notre enseigne est moins concernée que d’autres, car on s’appuie sur des partenariats pour développer des produits de la marque Afflelou. Notre groupe est donc protégé de leur hégémonie.
Eric Plat, PDG d'Atol Les Opticiens
C’est une bonne nouvelle pour la France et l’Europe. Je pense que les deux sociétés vont rester indépendantes, les deux activités vont continuer à être compartimentées et je ne vois pas d’incidences commerciales à court terme. Il est normal que les opticiens se posent des questions. Il n’y a pas de raison d’avoir peur car les entités ont intérêt à ce que l’activité de l’opticien se développe. J’estime que c’est même plutôt un moyen pour que la distribution en France redémarre.
Fabrice Masson, DG de la Centrale des Opticiens (CDO)
Je salue le projet industriel. Sur le papier, c’est une belle opération que chacun a pu imaginer et qui se concrétise. Sur le plan opérationnel, nous verrons au 2e semestre. Par contre, quelle responsabilité vis-à-vis d’un grand nombre d’opticiens dont 30 à 60% des achats et du chiffre d’affaires dépendent de ce seul acteur!
Jean-Luc Sélignan, président de Club OpticLibre
Globalement, c’est une bonne nouvelle d’avoir un européen leader du marché mondial de l’optique. Qu’Essilor prenne le lead, j’y vois plutôt une chance qu’une menace. Ils vont privilégier l’innovation qui va dans le sens de l’opticien indépendant. Je pense que cette fusion va donner l’opportunité de développer les marchés en Inde et en Chine en proposant des produits de qualité à des prix accessibles.
Stéphanie Dangre, présidente du Groupe All, et Jérôme Schertz, DG du Groupe Luz (dans un communiqué commun qui nous a été envoyé)
"L’union de nos forces il y a un an pour créer la centrale Supercent prend tout son sens aujourd’hui, nous fédérons 3 500 opticiens indépendants qui seraient plus fragiles s’ils restaient seuls. Cette fusion présente des risques et des opportunités. Notre priorité, c’est la santé visuelle des Français, EssilorLuxottica pourrait intensifier les investissements dans des innovations. Les opticiens indépendants, qui prennent le temps de conseiller leurs clients, seront au rendez-vous pour commercialiser de nouveaux verres et montures toujours plus performants".
Christian Rothacker, président du Groupe One
Je ne vois pas cette fusion d’un mauvais œil. Dans un premier temps, cela ne changera rien à la distribution mais les lignes pourraient bouger chez les verriers et les lunetiers. Ils voudront certainement se repositionner. Si nous avons des fournisseurs forts et solides avec une bonne stratégie, la distribution ne pourra que s’en réjouir.
Yves Guénin, secrétaire général du groupe Optic 2000
Ce rapprochement est la concrétisation d’un changement d’échelle des acteurs du monde de l’optique. Nous sommes définitivement sortis des schémas classiques et internes à chaque pays. Tous les enjeux de l’avenir se passent à un autre niveau et il faut s’adapter à ce monde. La logique qui prévalait auparavant est inappropriée dans les positions dominantes de demain et cela doit appeler chacun à la réflexion.
Jean-Pierre Champion, DG de Krys Group, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Que ce soit un bien ou un mal, l'avenir nous le fera savoir.
Cependant nous n'avons que peu d'exemples à citer ou les gros dominants s'empressent à défendre les intérêts des petits, même quand les petits sont leur fonds de commerce.
Mais en ce début d'année 2017, année pleine de promesses, il y en aura forcément une ou deux pour se réaliser et nous réconforter
Tout ça est bien hypocrite . Les enseignes ne vont pas commencer à se fâcher avec Essilor . Le regroupement devra aussi se faire avec les enseignes comme partout ...
Les gros seront de plus en plus gros ,il ne sera pas bon être petit.