Pour ce 5ème épisode de notre saga exclusive sur l’Histoire de la lunette, Acuite.fr vous embarque pour un Tour du Monde des équipements optiques. Sur tous les continents, l’usage des lunettes s’est répandu pour se protéger des climats extrêmes ou compenser la vue.
Parmi les pièces les plus inattendues, on trouve les lunettes dites du « Dalaï-Lama ». Réalisées en soie et en argent finement ciselé, elles semblent avoir appartenu à une personnalité importante : au Dalaï-Lama lui-même ou à l’un des membres de sa cour. Elles ont pour principale qualité de protéger les yeux des rayons du soleil grâce à des verres minéraux teintés. Portées dans les hauteurs de l’Himalaya, elles atténuaient ainsi les effets de la réverbération et protégeaient l’œil de la cécité des neiges.
Lunettes dites du « Dalaï-Lama », soie et argent finement ciselé, XIXe siècle ©Musée de la Lunette, coll. Essilor - Pierre Marly/Bernardot Photos |
Les paysages enneigés et le vent glacial représentent en effet de véritables dangers pour les yeux des hommes. Dans les régions du Grand Nord, les peuples autochtones, notamment les Inuits, ont trouvé la solution pour se protéger les yeux. A défaut de verre, ils tirent profit de ce que la nature leur fournit. Dans des matériaux comme l’ivoire, le bois ou l’os de rennes…, l’homme a ouvert deux petites fentes pour se protéger des vents violents et réduire la lumière pénétrant dans l’œil tout en assurant une bonne vision de loin.
Lunettes des peuples du Grand Nord (ivoire de morse, nerfs de renne) ©Musée de la Lunette, coll. Essilor - Pierre Marly/Studio Vision |
En Chine, les lunettes existent depuis le XVe siècle. Elles semblent avoir été diffusées par les explorateurs et les missionnaires le long des routes commerciales. Les étuis, en soie finement brodée, en alliages métalliques, en galuchat ou en bois sculpté, rappellent les boîtes utilisées par la pharmacopée chinoise traditionnelle.
Lunettes de Chine, verres en quartz fumé, laiton et étui en soie brodée, XIXe siècle ©Musée de la Lunette - coll. Essilor-Pierre Marly. Photo : Pierre Guénat |
Plus près de chez nous, en Italie à Venise, le traditionnel masque se fait protecteur et atténue les effets de la réverbération de la lumière sur l'eau. A cela, les vénitiens ajoutaient la lunette de Gondole, principalement utilisée au XVIIIe siècle. Le modèle, une pièce particulièrement rare, se compose d’une monture en acajou avec un grand verre teinté. Il dispose d’un étui de protection en cuir.
Lunette de gondole, monture en acajou et verre teinté, XVIIIème siècle, Venise ©Musée de la Lunette - coll. Essilor-Pierre Marly. Photo : Pierre Guénat |
Acuité, en collaboration avec le Musée de la Lunette de Morez, vous propose une sélection exclusive tirée de la collection Essilor-Pierre Marly. Cette série, issue des acquisitions du Musée, offre un panorama des accessoires optiques utilisés à travers le monde.