Comme nous vous l'avions annoncé mi-juillet, EssilorLuxottica a pris le contrôle de GrandVision fin juillet. L'opération devrait s'élever à terme à 7,1 milliards d'euros.
Dans un premier temps, le groupe se porte acquéreur de la participation de 76,2% détenue par la société d'investissement Hal, actionnaire majoritaire de GrandVision, à un prix de 28 euros par action. Ce montant « sera majoré de 1,5%, soit 28,42 euros par action, si l'opération n'est pas réalisée dans un délai de 12 mois à compter de son annonce », selon un communiqué de presse d'EssilorLuxottica. A la suite de cette opération, le groupe lancera une offre publique sur le solde du capital de GrandVision.
Une présence accrue en Europe
Grâce au rachat de GrandVision dont le chiffre d'affaires annuel atteint 3,7 milliards d'euros, EssilorLuxottica se renforce dans la distribution. Le groupe met la main sur plus de 7 200 magasins avec une forte présence en Europe et en Amérique Latine et un portefeuille de clients évalué à 150 millions. Il entre également pour la première fois dans la distribution en France via GrandOptical (184 magasins, 4,1% de parts de marché) et Générale d’Optique (624 magasins, 8% de parts de marché)*. A cela s'ajoutent des sites de vente en ligne dans 40 pays. « Avec GrandVision, nous serons à même de développer notre réseau commercial de détail, qui s'étendra enfin à l'ensemble des régions du monde, et de profiter pleinement de notre réseau multicanaux et de notre plateforme digitale », a commenté Leonardo Del Vecchio, PDG d'EssilorLuxottica.
« Cette acquisition est un pas de plus vers notre ambition d'éradiquer les problèmes de vision dans le monde avant 2050 », a fait savoir Hubert Sagnières,vice-président directeur général délégué d’EssilorLuxottica. « GrandVision n'est qu'un premier pas », a-t-il ajouté dans une interview publiée début août par l'agence Bloomberg. « Nous ne nous arrêterons pas là et nous avons les moyens de procéder à davantage d'acquisitions ».
L'opération devrait être finalisée dans un délai de 12 à 24 mois. Reste également à obtenir le feu vert des autorités de la concurrence dans les pays concernés et au niveau européen. L'opération ravive les interrogations sur les risques d'hégémonie d'EssilorLuxottica. Et certains acteurs rappellent qu'au moment du rapprochement entre les 2 groupes, l'examen de la Commission européenne avait été long et difficile avant l'obtention de l'accord final.
*au 31/12/2018 (source Bien Vu « Evolution de la distribution » - juin 2019)