Alors qu'Arnaud Montebourg a annoncé le 10 juillet dernier vouloir réformer les métiers réglementés et notamment « certaines professions de santé », Les Echos dévoile ce matin en exclusivité un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) pointant du doigt les rentes de situation de 37 professions libérales ou commerciales. On y trouverait aussi bien les notaires, les commissaires-priseurs que les taxis, les auto-écoles, les agents immobiliers ou encore les pharmaciens et ... les opticiens.
« Commandé par Pierre Moscovici quand il était à la tête de Bercy, le rapport de l'IGF sur les professions réglementées (...) a en effet de quoi donner des sueurs froides à certaines professions, précisent nos confères du quotidien économique. Arnaud Montebourg a clairement annoncé (...) sa volonté d'en réformer certaines, avec l'objectif de redonner pas moins de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux ménages. Le rapport fournit un bon mode d'emploi ».
Les professions passées au crible par l'IGF représenteraient un chiffre d'affaires cumulé de 235 milliards d'euros en 2010, pour 42 milliards d'euros de bénéfice et plus de 1 million de salariés. Sur 2000-2010, leur bénéfice a progressé de 46% et leur valeur ajoutée de 53,7%, alors que le PIB n'a augmenté que de 34,6%. « Le rapport a d'abord cherché à savoir si elles bénéficiaient bien de rentes particulières. Si l'on en juge par leur niveau de rentabilité, la question ne fait pas de doute, souligne Les Echos. Leur bénéfice net avant impôt représente en moyenne 19% de leurs chiffres d'affaires, soit 2,4 fois la rentabilité constatée dans le reste de l'économie. Et plus le nombre de réglementations encadrant une activité est élevé, plus la rentabilité progresse ».
« En l'absence de toute concurrence internationale, ces 37 professions ont touché 1,7 milliard d'euros de crédit d'impôt compétitivité et emploi (CICE), rappelle le quotidien. Le rapport estime que des réformes ciblées sur certaines professions (fin de certains monopoles, modification de la fixation des tarifs réglementés...) pourraient générer une baisse des prix de 10 à 20 % dans les secteurs concernés ». Mais pour Bercy, cité par l'AFP, certains chiffres avancés par Les Echos ne correspondent pas à ceux de l'IGF. Le ministre a déclaré qu'il rendra public le rapport « le moment venu afin de créer la transparence ».