Lorsqu'ils changent de région, les Français privilégient l'Ouest et le Sud de la France, au détriment du quart Nord-Est. C'est ce qui ressort de la dernière enquête de l'Insee sur les migrations hexagonales au cours des années 2004-2008. Près de 6 millions de Français, soit un dixième de la population, ont changé de département ces 5 dernières années. Les jeunes adultes (21%) et les cadres (20%) sont les plus mobiles, à l'inverse des commerçants, chefs d'entreprise et ouvriers (moins de 10% chacun). A partir de 40 ans, la mobilité baisse fortement : seuls 6,5% des 40-59 ans ont changé de département.
Comme dans les années 1990, les départements de l'Ouest et du Sud s'opposent à ceux du Nord et de l'Est. En dessous d'une ligne reliant le Finistère à la Haute-Savoie, tous les départements, à l'exception de la Charente et des Bouches-du-Rhône, accueillent plus de population qu'ils n'en voient partir. Au nord de cette ligne, les départs sont plus importants que les arrivées, notamment dans la Marne, les Ardennes ou le Nord.
L'attractivité des départements de l'Ouest, souvent ruraux, s'est accentuée ces dernières années. D'autres ont perdu de leur pouvoir d'attraction. C'est le cas des départements très urbanisés du Sud (Hérault, Alpes-Maritimes, Haute-Garonne, Bouches-du-Rhône...) et du bassin parisien (Seine-et-Marne, Loiret, Oise, Yonne, Eure, Eure-et-Loir...). Dans les départements franciliens, le solde migratoire est très fortement négatif, en particulier en Seine-Saint-Denis et à Paris.
Mais à l'intérieur des départements, même s'ils sont ruraux, ce sont les centres urbains qui attirent la plupart des nouveaux venus. C'est notamment le cas dans les départements bretons. Quelques autres échappent à ce constat : dans les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, la Drôme, l'Ardèche ou la Lozère, ce sont les espaces ruraux qui captent l'essentiel des arrivées.