La CDO (Centrale des Opticiens) a réalisé, avec le cabinet Gallileo Business Consulting, une étude sur l'activité en contactologie des opticiens indépendants*. Celle-ci montre que 6% d'entre eux s'approvisionnent déjà en lentilles de contact sur des sites Internet tels que Lentillesmoinscheres.com, Malentille.com, etc. Ce canal représente plus de 50% des achats lentilles pour près d'un tiers de ces opticiens. Par ailleurs, si la majorité des opticiens interrogés se dit satisfaite de la qualité des produits proposés par les laboratoires, de leur service de lentilles d'essai et de leur efficacité opérationnelle (délais de livraison...), une large partie les sanctionne sur les conditions commerciales et leur support marketing.

« Les fournisseurs doivent clarifier leur politique tarifaire »

La CDO, qui constate que "des volumes d'achat se déplacent vers d'autres sources d'approvisionnement liées à Internet", veut "dénoncer la responsabilité des laboratoires qui ne maîtrisent pas leur politique tarifaire européenne, voire mondiale, et favorisent l'apparition sur le web d'un canal de distribution qui se moque des frontières et des prix de marchés nationaux, de prix prédateurs sur le marché français des lentilles de contact". "Il est temps que les états-majors européens des principaux fournisseurs clarifient leurs politiques tarifaire et de distribution, notamment au regard des impacts générés par l'émergence d'Internet sur ce secteur". De son côté, la centrale annonce "s'organiser pour que ses adhérents qui le souhaitent puissent profiter de l'incohérence de ces politiques commerciales, comme le font les acteurs du web".

Plus d'1 opticien sur 2 se désintéresse de la contactologie

"La concurrence d'Internet, qui s'ajoute à des marges déjà faibles, semble expliquer une désaffection progressive des jeunes opticiens qui se contentent d'être des distributeurs passifs", explique Fabrice Masson, directeur de la CDO. En effet, l'étude révèle un désintérêt pour l'activité contactologie chez une majorité des opticiens.

-57% des opticiens interrogés sont des « distributeurs passifs » : ils considèrent la contactologie comme une activité non prioritaire, et se contentent de servir la demande spontanée de leurs clients sans s'investir sur cette activité. Ce profil est particulièrement présent chez les moins de 35 ans.
-20% sont des « distributeurs actifs » : considérant la contactologie comme un relais de croissance intéressant, ils lui consacrent un espace dédié dans leur magasin et leur vitrine, et mènent une politique de visite auprès des ophtalmologistes.
-23% sont « distributeurs actifs et adaptateurs » : ceux-ci réalisent eux-mêmes des examens et adaptations en relais des ophtalmologistes.

Pour aider au développement de l'activité contactologie en magasin, la CDO et Gallileo Business Consulting invitent aussi les laboratoires à se démarquer. "Les points sur lesquels ils peuvent particulièrement se différencier auprès des opticiens sont : le support marketing, la notoriété de la marque, leur image de marque auprès des ophtalmologistes et leur service de lentilles d'essai", explique Maher Kassab, PDG de Gallileo Business Consulting. Notons qu'à ce jour, l'activité contactologie représente en moyenne 7% du CA des opticiens indépendants : elle pèse moins de 5% du CA pour 33% d'entre eux, et plus de 10% pour 15% d'entre eux

*Etude réalisée auprès de 171 adhérents CDO présents sur la totalité de la période Mars 2010 - Février 2011 et dont le transit Contactologie est > 0.