Répondant à la question du député Elie Aboud relative au rôle des optométristes, le Ministère de la Santé a récemment jugé que "l'éventuelle reconnaissance" de cette profession "apparaît prématurée".
L'élu UMP de l'Hérault estime en effet, comme son confrère socialiste Paul Giacobbi, que l'optométrie représente une "réponse claire et adaptée" à la pénurie d'ophtalmologistes, qui génère, dans certains régions, des délais d'attente allant jusqu'à un an pour une consultation.Mais, pour pallier cette pénurie, le gouvernement mise avant tout sur l'élargissement des compétences des autres acteurs de la filière de santé visuelle, opticiens et orthoptistes.
"Les opticiens peuvent désormais, sous conditions, adapter la prescription initiale du médecin à l'évolution de l'acuité visuelle de la personne. Par ailleurs, les orthoptistes peuvent pratiquer la pose de lentilles et la mesure de la pression intraoculaire, autrefois réservées aux seuls médecins ophtalmologistes" a répondu début juin Bernard Laporte. Alors Secrétaire d'Etat chargé des Sports, il a également précisé que Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, "souhaite aller plus loin". "Le développement de coopérations reposant sur de nouveaux partages d'activités entre professionnels de santé constitue une voie particulièrement prometteuse".
Dans ce contexte, les opticiens et orthoptistes doivent s'attendre à exercer de nouvelles compétences, notamment dans le cadre de la loi "Hôpital, patients, santé et territoires" qui vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale. Ce texte offre en effet aux médecins la possibilité de transférer, au niveau local et sou contrôle de la Haute Autorité de la Santé, certaines de leurs tâches.
Rappelons que cette question des délégations de tâches a été traitée lors de notre débat télévisé réunissant Jean-Bernard Rottier, Président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France, et Christian Roméas, Président du Synope (Syndicat des Opticiens sous Enseigne) : cliquez ici pour voir ou revoir cette émission (la délégation de tâches est traitée dans la Partie 2 du débat).