Pour garder son indépendance, Thierry Lavat, conçoit depuis 4 ans ses propres collections. Cet opticien, propriétaire du magasin Ol'Optic à Toulouse (31) depuis 2004, fabrique des montures uniques, en travaillant sur les formes, les matières, et les couleurs. Depuis quelques jours, votre confrère propose également des verres sur-mesure dans le cadre d’un partenariat avec un verrier français. Rencontre…
Acuité : Pouvez-vous présenter vos collections ?
Thierry Lavat : Je dessine mes propres modèles dans différents matériaux : l'acétate, le titane, la corne, ou en impression 3D. Ma collection qui comprend 300 lunettes de vue et 100 solaires est destinée aux hommes, aux femmes et aux enfants. Les trois-quarts des montures peuvent être personnalisées : modification de la forme, la taille du nez, la longueur des branches et les coloris. J'ai acheté les logiciels de mes fabricants et les formations que j'ai suivies m'ont permis d'acquérir les compétences requises.
Monture en acétate
Monture en corne avec face en corne de buffle et clip en titane tressé
A : Où ces montures sont-elles fabriquées ?
T. L : Un quart de mes créations est fabriquée en France. Le reste en Europe (Italie, Allemagne, Angleterre) ainsi qu'aux Etats-Unis. Je fournis à mes fabricants tous les dessins avec les données techniques pour réaliser les montures. Je personnalise également les microfibres et les étuis souples sont imprimés avec une photo et le nom du client.
Etui souple personnalisé
A : Comment êtes-vous arrivé dans la création de lunettes ?
T. L : Très sincèrement, j'en avais assez d'être dépendant des mutuelles, et je ne faisais plus mon métier. Pour retrouver le goût de l'optique, je suis revenu aux fondamentaux. Depuis 4 ans, je dessine mes montures en dehors des heures du magasin. Par ailleurs, je ne travaille plus avec les réseaux de soins. Il ne me reste que quelques mutuelles pour le tiers payant.
Monture en acétate avec branches imprimées. La lunette a été réalisée pour une couturière. Le motif est Ikat. Texture imprimée sur la branche à partir d'une photo.
Monture diamant : diamant de 0.02 carat incrusté dans le verre. Les branches sont légèrement biseautées comme un diamant.
A : Quel est le poids de vos créations dans les ventes en magasin ?
T. L : 9 lunettes sur 10 vendues sont mes modèles. Je commence à devenir indépendant par rapport aux marques. J'ai peu de stock, les 400 montures exposées en magasin me servent de base pour répondre ensuite à toutes les demandes de mes porteurs.
A : Vous apportez une vraie différenciation à vos clients.
T. L : Oui, ils ont le sentiment d'avoir un vrai professionnel et un lunetier capable de s'adapter à leurs besoins. Les retours de mes clients sont très positifs.
A. Quelles sont vos perspectives de développement ?
T. L : Je viens de conclure un partenariat avec un laboratoire français pour proposer à mes porteurs des verres sur-mesure. Il s'agit une nouvelle offre en magasin. Concrètement, je fournis au verrier le dessin de la monture avant fabrication pour qu'il calcule l'épaisseur. C'est le principe du précalibrage. En fonction des résultats, je vais modifier ou optimiser la forme pour obtenir le meilleur produit possible. Les prises de mesures sont traditionnelles, et le verrier recalcule ensuite la géométrie et les épaisseurs en fonction de la forme définitive.
Les verres fabriqués exclusivement en freeform avec un antireflet quasiment achromatique sont livrés en 48-72 heures (même en progressifs). Pour un équipement sur mesure, le prix public conseillé est compris entre 1 200 et 1 500 euros.
A : La concurrence sur le marché de l'optique a-t-elle influencé votre décision ?
T. L : Tout à fait. Mon objectif est d'être le plus indépendant possible des fournisseurs et de pouvoir maîtriser mon produit. Je connais la géométrie de mes verres, la technique de fabrication des montures et le type de technologie utilisée. En résumé, je maîtrise tout ce que je vends en magasin.
quelle formation avez vous suivi ?
et laquelle conseilleriez vous ?
cordialement