Pour la 1re fois, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, s’est déplacée sur le terrain, chez un opticien mutualiste à Rouen (76), pour promouvoir le dispositif de la réforme 100% Santé.
Pour autant, son intervention n’apporte rien de nouveau sur le fond : « beaucoup de Français renoncent à des soins optiques, dentaires et auditifs. Cela aggrave la dépendance et la perte d’autonomie. Ils pourront désormais changer leurs lunettes pour leurs enfants et leurs familles tous les 2 ans de façon totalement prise en charge », a déclaré Agnès Buzyn.
De vraies problématiques soulevées par les Français
Mais dans le cadre d’échanges avec une trentaine d’assurés, la ministre a été interpellée sur 3 problématiques concrètes : les problèmes d’accès aux soins, le coût des complémentaires santé et les problèmes de pathologies oculaires.
Sur le premier volet, Agnès Buzyn a été questionnée, selon nos confrères du Parisien, par une jeune maman qui habite un village de 300 habitants : « le 100% Santé est une bonne réforme. Mais encore faudrait-il, d’abord, que l’on puisse rencontrer un médecin. Pour un rendez-vous en octobre avec un ophtalmologiste, j'ai dû appeler en février ». Réponse de la ministre des Solidarités et de la Santé : « nous avons besoin d'énormément de médecins, en France et ailleurs. C'est pourquoi nous sommes en train de réformer l'organisation des soins, de permettre la délégation de tâches afin que les médecins puissent se concentrer sur leur cœur de métier ».
Sur la question de l’augmentation des cotisations des complémentaires santé en lien avec la mise en place du 100% Santé, préoccupation manifestée par bon nombre d’assurés, Agnès Buzyn s’est contentée de redire qu’« il n'y aura aucune augmentation, ni des cotisations de Sécurité sociale, ni des complémentaires, je l'ai négocié avec elles, et nous y veillerons ».
3e question importante posée par un retraité : « je fais partie de ces gens qui ont de gros problèmes de rétine et auxquels il faut trois paires de lunettes ; c'est très très cher. Votre 100% santé me les remboursera-t-elle ? ». En réponse, la ministre a précisé : « non. Et ce sera une paire, de très bonne qualité, remboursée tous les deux ans, sauf cas particuliers et les enfants. Mais j'ai pris conscience, dans ce centre, des problèmes liés à certaines pathologies de la vue, nous allons travailler dessus ».
L’ensemble de ces questions mettent en exergue de vraies problématiques d'accès aux soins, alors que la réforme du 100% Santé se met progressivement en place.