Dans un communiqué, l’Ordre des médecins dénonce la présence de cabines de téléconsultation chez Monoprix (sans citer le nom de l'enseigne - « dans un supermarché ») et rappelle que « la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce », selon les termes du code de la santé publique. Pour l’Ordre, « la téléconsultation doit être inscrite dans le parcours de soin coordonnés. […] La prise en charge de patients exclusivement en téléconsultation porte atteinte aux exigences déontologiques de qualité, de sécurité et de continuité des soins. » L’Ordre des médecins « appelle le Gouvernement à réagir avec fermeté pour défendre les principes régissant l’organisation des soins en France, et pour protéger l’acte médical au service des patients ».
« La santé au quotidien » : c’est le nom du nouvel espace que Monoprix ouvre dans deux de ses magasins, à Malakoff (92) et Troyes (10), avant un déploiement plus large espéré. Dans ce que l’enseigne qualifie de « lieu de conseil et d’expertise », un corner optique est intégré, en partenariat avec Sym Optic.
La société allemande avait tenté l’expérience en France en s’associant à Cdiscount en 2019 pour proposer des lunettes livrées en 48 heures à partir de 59 euros. Chez Monoprix, les montures sont bien physiques, exposées en magasin.
Test de vue gratuit et ordonnance
L’enseigne de grande distribution promet deux services :
- Test de vue gratuit avec émission d’ordonnance sous 72 heures en téléconsultation asynchrone ;
- Vente de lunettes avec ou sans correction. Des montures en acétate et en métal, avec des verres interchangeables via un système de clips. Il est précisé que les lunettes « entrent dans les plafonds du 100 % Santé », avec donc un rac0 et le tiers payant disponible.
Néanmoins, l’enseigne ne donne aucun détail sur l’examen de vue et ne mentionne à aucun moment la présence d’un opticien en magasin. Cet espace optique est intégré à l’intérieur d’un corner santé bien plus large, dans lequel Tessan Pharma Express, qui propose des solutions de téléconsultation déportées, est partie prenante. A priori, ce sera uniquement pour la médecine généraliste.
Cela fait de nombreuses années que la grande distribution tente de se lancer sur le marché de l’optique. Jusque-là, le succès n’a pas toujours été au rendez-vous…
Et le législateur, lui, va continuer pour d'excellentes raisons de politique et de communication, à s'en foutre comme de l'an quarante.
Jean D'ORMESSON qualifiait cela d'inaptocratie," système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et de services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs en diminution continuelle "
Tessan propose sous un système de location déjà (pour environ un coût de 120 000 € : soit 3 voire 4 fois le prix de bons matériels identique) à certains opticiens.
Quid de l'éthique et légalité d'une telle pratique.
Que faites vous de la nécessité des examens de vue subjectifs et de vrais professionnels que sont les opticiens, vos lecteurs?
Je partage votre opinion mais il s’agit d’une information, pas d’une apologie.