Alors que les Ocam s’étaient engagées, à l’issue d’un bras de fer avec le gouvernement fin décembre 2018, à ne pas augmenter leurs tarifs en 2019 en liaison avec la mise en place de la réforme 100% Santé, certains assurés ont reçu, au même moment, des courriers de leurs mutuelles pour justifier une hausse de leurs cotisations.
Une augmentation de 8% en moyenne
Pour dénoncer ces progressions de tarifs, l’UFC-Que Choisir a lancé un appel à témoignages. Au total, l’organisme a reçu près d’un millier d’échéanciers d’assurés, datant d’octobre à décembre 2018.
Pour l’UFC-Que Choisir, le constat est clair. En faisant la moyenne du panel, elle observe une augmentation des tarifs de 8% entre 2018 et 2019. Des chiffres à « relativiser, car ce sont évidemment celles et ceux de nos lecteurs les plus mécontents qui ont pris la peine de nous signaler leur situation ». L’association de consommateurs précise néanmoins que « des hausses autour de 20% à 25% en une seule année ne sont pas rares ». Et dans certains cas, le chiffre peut aller jusqu’à 40% voire 50%.
Rétropédalage du gouvernement
Face à ces augmentations, l’UFC-Que Choisir incite les pouvoirs publics à voter la résiliation des contrats de complémentaires santé à tout moment.
Dans un premier temps, le gouvernement souhaitait faire adopter un amendement dans le cadre de la loi Pacte. Ce texte autoriserait les Français à résilier leur complémentaire santé à tout moment, après un an de contrat effectif et non plus en fin d’année. L’objectif : favoriser la concurrence, permettre aux Français de changer plus facilement de complémentaire santé et ainsi faire baisser les prix des cotisations.
Un projet qui a été reporté momentanément face aux vives réactions des Ocam qui dénonçaient « une fausse bonne idée » et invoquaient une « augmentation des frais de gestion quasi automatiquement au moins dans un premier temps ».
L’UFC-Que Choisir interpelle donc le gouvernement pour qu’il ne renonce pas à son projet initial. Des sources gouvernementales ont par ailleurs affirmé à nos confrères du Figaro que la réforme se fera via un autre projet de loi et qu’elle « entrera en vigueur en 2020 comme prévu ».