Dans une lettre ouverte à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et au ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, Novacel alerte sur la situation de notre secteur. Le verrier insiste sur sa production française, alors que « Santéclair vient de décider de limiter via appel d'offres, la prise en charge possible des verres passant par leur réseau à trois verriers. Nous en sommes exclus : sur les 3 sociétés retenues, 2 sont étrangères ».
Pour Roger Düning, PDG de Novacel, la plateforme de services « est bien sûr libre de ses choix, mais comment peut-on accepter d'exclure de ses réseaux de remboursement la seule entreprise à encore fabriquer 100% de ses verres de prescription en France ? Comment peut-on obliger un opticien qui veut des verres 100% Français, et qui a choisi Novacel comme partenaire, à devoir choisir un autre verrier ? Et si le mode de fonctionnement de cette plateforme se généralise à d'autres, quel autre choix aurons-nous que de nous aussi faire fabriquer nos verres en Asie pour plus de rentabilité et en conséquence de licencier les personnes employées sur le site de production en Picardie ? »
Le fabricant estime ainsi que cette décision est « une entrave au choix de l'opticien et donc du porteur. Imposer 3 verriers c'est par définition exclure tous les autres et avec eux toutes les spécificités que peuvent apporter les différentes sociétés présentes. Cela en exclut aussi tout principe même de concurrence, voir même de création d'entreprise. Le choix de Santéclair nous force d'ores et déjà à envisager de changer nos modes de production et de fonctionnement car de nombreux partenaires opticiens Novacel n'auront pas d'autre choix que de changer de fournisseur pour tout ou partie de leurs achats, continue Roger Düning.
« Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, cette lettre a pour vocation de vous alerter sur notre situation. Le domaine de l'optique est montré du doigt depuis plusieurs mois et le Gouvernement a souhaité plus de transparence et plus de concurrence dans notre domaine. Cette orientation de Santéclair va, selon nous, à l'encontre de cette concurrence, de l'intérêt du porteur final, et de l'opticien qui ne pourront plus choisir leurs verres et leur partenaire. S'il est vrai que le domaine de l'optique avait besoin d'être réformé, revu à la hausse en termes de qualité, de transparence et de concurrence, la situation actuelle n'est pas selon nous en adéquation avec cette démarche. Nous vous demandons d'intervenir auprès de Santeclair pour maintenir ouverte l'accessibilité de leur réseau à plus de concurrence », conlut le courrier.