La Commission de l'économie du Sénat souhaite allonger le délai durant lequel vous pouvez adapter la prescription de vos clients de plus de 16 ans. L'article 5 bis du projet de loi Lefebvre sorti de cette commission prévoit de modifier le Code de la Santé publique pour le porter à 5 ans, contre 3 ans aujourd'hui. Pour le sénateur Alain Fauconnier, rapporteur du texte, fixer dans la loi le délai de renouvellement à 5 ans est une mesure « judicieuse ». Prenant l'exemple de sa région, il a rappelé lors de l'examen du texte en commission que, « dans l'Aveyron, il faut douze mois pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmologiste, et si j'en crois le schéma régional d'organisation des soins de Midi-Pyrénées, les choses ne vont faire qu'empirer ».
Les ophtalmos favorables à une durée de validité en fonction de l'âge
Il est cependant peu probable que cet allongement du délai soit adopté définitivement et mis en oeuvre. En effet, cette solution va à l'encontre de la volonté du gouvernement et de l'Assemblée nationale (qui aura le dernier mot), qui souhaitent que cette durée de validité de l'ordonnance soit fixée par décret, et varie en fonction de l'âge du client. Cette proposition risque aussi de se heurter au lobbying des ophtalmologistes : le Snof, leur syndicat, souhaite certes allonger le délai actuel pour faciliter l'accès aux équipements optiques, mais seulement pour « une tranche d'âge bien déterminée » de manière à ne pas pénaliser le dépistage des pathologies oculaires (36% des patients venus chez l'ophtalmologiste pour se faire prescrire des lunettes ou renouveler leur ordonnance se voient diagnostiquer un autre problème médical). Cette disposition, comme l'ensemble du projet de loi, sera débattue en séance publique au Sénat les 20 et 21 décembre, puis repassera à l'Assemblée nationale avant adoption définitive.
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