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Réseaux mutualistes et remboursements optiques : les candidats à la présidentielle répondent aux questions de la Mutualité Française

Réseaux mutualistes et remboursements optiques : les candidats à la présidentielle répondent aux questions de la Mutualité Française
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Interpellés fin mars par la Mutualité Française sur leurs engagements en matière de santé et de protection sociale, huit candidats à la présidentielle ont joué le jeu en répondant à cinq questions posées par Etienne Caniard, président du mouvement mutualiste. A la question : « êtes-vous prêt(e) à donner la possibilité aux mutuelles de contractualiser avec les professionnels de santé dans l'objectif de garantir aux Français des soins de qualité au meilleur prix ? », les deux principaux candidats s'opposent.

François Hollande juge « important de rétablir l'égalité entre les assurances et les mutuelles en leur permettant, par la voie contractuelle, de favoriser les conditions d'un meilleur accès de tous à des soins de qualité et au meilleur coût ». Or, comme nous vous en avions déjà parlé, la censure par le Conseil Constitutionnel de la loi « Fourcade », début août, remet en cause les réseaux de soins mutualistes ainsi que l'encadrement de tous les réseaux des complémentaires par un décret.

De son côté, Nicolas Sarkozy pense « qu'avant de donner la possibilité aux mutuelles de contractualiser avec les professionnels de santé, il y a un certain nombre de champs pour lesquels les mutuelles pourraient utilement agir, avec des actes concrets, c'est-à-dire une participation, notamment financière, à une offre qui ne dépende pas de l'affiliation. »

Remboursements optiques : qu'en pensent les candidats ?

L'ensemble des présidentiables a été également invités à expliquer comment ils envisageraient « de mettre un terme à la différence entre les prix réels et les bases de remboursement, phénomène qui se banalise et s'amplifie risquant ainsi de conduire l'ensemble des secteurs à la situation que nous connaissons pour l'optique, domaine dans lequel l'Assurance maladie ne rembourse plus que 4% de la dépense », explique la Mutualité. Sur ce point, six candidats ont répondu clairement.

Jacques Cheminade : « Je dis « non », absolument « non » à cette dérive... Je propose de revenir à un niveau moyen de remboursement des soins courants de 55 % actuellement au taux originel de 80 %. Cela coûterait environ 8 milliards d'euros. De plus, il faut rembourser normalement, en relevant rapidement leur niveau, les soins auditifs, d'optique et dentaires. »

François Bayrou : « Il nous faudra, de toute évidence, revoir une partie du financement de la sécurité sociale. J'ai émis l'idée de mettre en oeuvre une mutuelle universelle obligatoire, comme cela existe en Alsace Moselle. Elle permet d'augmenter les remboursements tout en assurant l'équilibre de ses comptes. »

François Hollande : « Le niveau inacceptable de certains dépassements d'honoraires nécessite une réforme ambitieuse. Mon action visera donc une remise à plat de l'ensemble des tarifs pratiqués en mettant un terme à l'option de coordination... J'engagerai une négociation avec l'ensemble des acteurs, pour aboutir à un plafonnement des dépassements d'honoraires par spécialité et par région... en cas d'échec, des mesures législatives seront proposées avant la fin de l'année. »

Eva Joly : « Nous voulons améliorer la prise en charge des soins réellement utiles. L'optique, mais aussi les soins dentaires ou auditifs ne sont presque pas remboursés alors qu'ils sont particulièrement importants et qu'ils concernent une part toujours plus grande de la population. L'assurance maladie doit donc prendre en charge de manière satisfaisante ce type de soins (au moins à la même hauteur que les soins primaires), en restant bien sûr sur ce qui concerne l'essentiel. Ainsi oui à un remboursement de l'optique, non à celui du financement de montures de marque très chères, qui peuvent relever de l'assurance complémentaire. »

Phillipe Poutou : « La gratuité des soins que je préconise nécessite l'interdiction de toute forme de dépassement d'honoraire, et donc la suppression du secteur 2 et le refus du secteur dit « optionnel ». Le remboursement à 100% de tout soin ou médicament prescrit (assorti du tiers payant évitant toute avance de fonds)... Concernant les médicaments, soit ils ont une efficacité reconnue et ils doivent être remboursés intégralement, soit ils n'ont pas à être produits. »

Nicolas Sarkozy : « Chaque personne peut être soigné en France, qu'elle soit salarié ou non, en situation de précarité avec la CMU/CMUc, ou encore étrangère en situation irrégulière avec l'aide médicale d'état. Pour ce qui est de l'optique, il faudrait sans doute faire plus, mais la situation de nos finances publiques nous oblige à tenir un discours de vérité. On ne peut aujourd'hui se lancer sur des nouvelles dépenses sans financement. Sur ce sujet, j'attends également des propositions des mutuelles. »

Vous pouvez retrouver l'ensemble des réponses des huit candidats sur le site de la Mutualité Française : www.mutualite.fr . Seuls Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n'ont pas encore fait parvenir leur réponse.

Écrit par la Rédaction
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