A moins de 100 jours du 1er tour de la Présidentielle 2017, les ophtalmologistes passent à l’offensive et dévoile leur campagne « Zéro délai en 2022 », dont Acuité vous parlait le 27 janvier dernier. Objectif : rappeler que les délais d’attente ne sont pas une fatalité et pousser les candidats à l’élection à s’engager sur ce sujet.
Pour le Dr. Thierry Bour, président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), « les Français en ont assez d’attendre 100 jours pour un rendez-vous, et ne sont pas prêts à renoncer à des soins de qualité pour autant. Et que ce soit dit une bonne fois pour toutes, les ophtalmologistes ne sont pas responsables ! Résorber les délais d’attente en ophtalmologie est à notre portée. C’est une question de volonté politique. Le futur Président de la République a toutes les cartes en mains, alors, à lui de jouer ! ».
La santé oculaire, un sujet de préoccupation pour les Français
Aussi selon un sondage Yougov*, 57% des Français souhaitent que les présidentiables s’engagent sur la question des délais d’attente en ophtalmologie. La santé oculaire concerne aujourd'hui une majorité de nos concitoyens : 77% d’entre eux déclarent avoir une correction optique (94% chez les plus de 55 ans). Sur l’ensemble de la population, 70% portent uniquement des lunettes et 7% déclarent porter principalement des lentilles de contact.
Interrogés sur le parcours de soins, 90% des sondés estiment que l’ophtalmologiste est le plus compétent pour dépister d’éventuels problèmes aux yeux (95% chez les plus de 55 ans). Les Français sont d’ailleurs massivement opposés à l’idée qu’une personne n’ayant pas été formée en faculté de médecine, puisse effectuer un bilan oculaire ou rédiger une ordonnance de lunettes (68%), selon ce sondage.
Les solutions plébiscitées par les Français et le Snof
Pour atteindre l’objectif de « Zéro délai en 2022 », le syndicat met alors en avant 6 propositions, largement soutenues par les Français. En premier lieu, il s’agit de « débloquer le numerus clausus en ophtalmologie », actuellement fixé à 150 postes. 43% des sondés estiment que c’est la solution prioritaire à mettre en œuvre pour limiter ou résorber les délais d’attente. L’objectif est simple : former plus d’ophtalmologistes pour compenser les départs en retraite, afin d’enrayer la pénurie (actuellement, 1 ophtalmologiste sur 2 partant en retraite n’est pas remplacé). Toutefois, on ne pourra en voir les effets que dans 10 ans, le temps de former les spécialistes.
Suivent comme autres propositions : une meilleure gestion des rendez-vous (22%) et le développement du travail aidé (14%). Ce dernier point est déjà en place dans de nombreux cabinets où certains examens sont délégués à un orthoptiste sous la supervision du médecin. Le développement de ce fonctionnement est donc une priorité pour la profession. Objectif : passer de 40% d’ophtalmologistes en travail aidé aujourd’hui, à 80% en 2025. « Pour cela, il convient de mieux répartir les postes d’orthoptistes sur le territoire et de généraliser les stages d’étudiants orthoptistes en cabinets d’ophtalmologie libérale », souligne le Snof.
Une pétition lancée sur le web
D’autres sujets seront également abordés en détails avec les candidats à la Présidentielle. Interviewé par Acuité le 27 janvier dernier, le Dr. Bour a estimé que la réingéniérie du diplôme des opticiens-lunetiers est un axe de travail. « Nos arguments concernent toute la filière, ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens. Après ce qui a été présenté ces derniers mois, il s’agit de discuter de tout ce qui n’a pas encore été fait », nous a-t-il confié.
En parallèle, une pétition a été lancée ce mardi 31 janvier sur Internet. Avec pour titre « Je ne veux plus attendre 100 jours pour voir mon ophtalmo ! », elle sera remise à tous les présidentiables.
de tout évidences, après avoir misé sur un mauvais cheval (celui de Pénélope) les ophtalmos se cherchent désespérément un outsider