Si la Loi Le Roux prévoit que le Gouvernement remette chaque année au Parlement un rapport d’évaluation sur l'impact des réseaux de soins, tant sur les professionnels de santé que sur les patients, aucun document n’a encore été transmis à ce jour. En octobre dernier, on apprenait que la mission a été confiée à l’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas). Ses inspecteurs enquêtent toujours, notamment auprès des « opticiens de terrain ».
« Par la plus grande des surprises, une personne de l’Igas m’a rendu visite en magasin hier matin, confie à acuite.fr Françoise Gajac, opticienne à BVO Opticien à Annecy (74). Dans le cadre du rapport sur l’évaluation des réseaux de soins, je pense qu’il cherche à avoir l’avis des ’opticiens de terrain’ ».
« Je ne suis pas conventionnée avec les réseaux de soins, je lui ai donc exposé ma vision des choses. Nous avons discuté de la baisse de qualité, du renouvellement plus rapide pour les porteurs en réseaux, du problème de paiement avec certains Ocam et de la transmission des données quand les organismes réclament les ordonnances », précise votre consœur.
Un autre de vos confrères, qui préfère rester anonyme, a également été interrogé. « On m’a demandé ce que je pense des réseaux de soins et pourquoi j’ai décidé d’en sortir. J’ai simplement répondu que ce n’est pas aux organismes complémentaires de réguler une profession et de gérer les prix. Aujourd’hui, on a des offres de tous types avec des tarifs bas. Si ça ne convient pas, c’est à l’Etat de réguler. L’Igas cherche à comprendre le fond du problème ».
Pour Françoise Gajac, « l’oreille a été attentive. Je regrette juste de ne pas avoir été préparée et ne pas avoir eu assez de temps pour démontrer que nous ne sommes pas de simples vendeurs de lunettes. Mais ça prouve que le ministère souhaite entendre tous les sons de cloches. C’est plutôt une bonne chose ».
L’enquête de l’Igas suit son cours. D'abord annoncée pour l'automne puis avant la fin de l'année 2016, la date de remise du rapport reste encore incertaine. Rappelons que seul le ministère de la Santé pourra décider de le rendre public.