Définition de la prise en charge du patient par l’opticien et échanges entre les « 3 O », la démarche « Santé Visuelle » poursuit un objectif ambitieux dans un contexte de « démographie médicale déficiente et de difficulté d’accès aux soins ». De l’évaluation de la situation visuelle du patient à la remise de l’équipement, en passant par l’étude des besoins visuels, la proposition et la conception d’un équipement sur mesure, elle conceptualise le rôle de l’opticien de demain. Mais aura-t-elle l'adhésion de toute la profession ?
La Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), aux côtés du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) et du Groupement des industriels et des fabricants de l'optique (Gifo) a présenté hier 27 mars la 2e version du document, dévoilé au Silmo 2016. La démarche « Santé Visuelle » prend notamment en compte le décret sur les nouvelles prérogatives des opticiens, publié en octobre dernier. D’autres évolutions sont à prévoir alors que la formation des ophtalmologistes va être révisée et que les orthoptistes devraient prochainement rejoindre l'initiative.
Une union des opticiens autour de cette démarche ?
Ce document de travail prévoit une série de propositions visant à « conforter la médicalisation du parcours de santé visuelle et le caractère opérateur-indépendant des équipements d’optique ». Il « est par ailleurs ouverte à tous les acteurs souhaitant apporter leur expertise en matière de parcours de santé visuelle », précise le préambule.
Ludovic Mathieu, président du Gifo, a d’ailleurs appelé la Fnof a proposé aux autres syndicats d’opticiens (Snor et UDO) de rejoindre cette démarche. « C'est la première fois que la filière se prend en main avec un document très complet qui définit le métier, ses principes et ses engagements, en plaçant le patient au cœur. C’est l’avenir de notre métier. J’encourage tous les opticiens à en faire une réalité en magasin, a-t-il déclaré. Coté fabricants, nous allons prendre des initiatives pour jouer notre part dans cette évolution de la filière ».
Les organisations signataires de la démarche ont rappelé leur attachement à faire vivre et évoluer cet outil, ainsi que leur volonté de l’ouvrir aux organisations qui souhaiteraient s’y associer. Le Dr. Thierry Bour, président du Snof, souligne « un document de référence pour toute la filière ».
Davantage de communication entre les « 3 O »
Le texte entend enfin favoriser la coordination, la coopération et la confiance entre tous les acteurs de la filière (ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens). En ce sens, « les professionnels concernés s’engagent à développer les outils de communication sécurisés indispensables, par exemple dans un Dossier Optique Informatique Partagé (DOIP) ». L’objectif étant de permettre aux opticiens de remonter les changements de correction des porteurs vers les ophtalmologistes, comme le prévoit la loi, via un système de messagerie sécurisé. Sur ce point, les 3 organisations assurent « être proactives » aux côtés de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) qui a rouvert le chantier du Dossier Médical Partagé (DMP).