Dans un communiqué que nous avons reçu il y a quelques jours, le SynOpe tient à saluer l'initiative sénatoriale dans le projet de loi Hamon, qui rappelle sans ambiguïté le rôle de l'opticien dans la filière de santé visuelle. Pour le syndicat, « ce nouvel article 17 quater a le mérite d'ouvrir clairement le débat et - espérons-le ! - d'exhorter le gouvernement à apporter des solutions opérantes aux préoccupations d'accès aux soins ». Christian Roméas, son président, l'a également confirmé sur notre plateau Acuité TV au Silmo, « le SynOpe trouve la proposition intéressante et nous y sommes favorables, telle qu'elle a été votée en portant de 3 à 5 la possibilité de réaliser un équipement pour un opticien. Nous trouvons cependant insuffisant que la contactologie n'ait pas été traitée et nous sommes très défavorables à la libéralisation de la vente des produits de lentilles » (voir notre débat au Silmo 2013, 12'34).
Rappelons que l'article 17 quater du projet de loi relatif à la consommation prévoit :
- Une clarification visant à réaffirmer de manière claire et non équivoque dans le code de la santé publique que seuls les opticiens peuvent délivrer des verres correcteurs et lentilles de contact.
- De conditionner la délivrance de verres correcteurs à la vérification par l'opticien de l'existence d'une ordonnance.
- Un allongement de la durée de validité de l'ordonnance de 3 à 5 ans.
- Un encadrement de la vente des produits d'optique, y compris à distance, obligeant notamment la prise de mesures et l'information des consommateurs.
Ce projet de loi n'étant pas définitivement adopté, ces dispositions ne sont pour le moment pas finalisées.
Oui à une meilleure répartition des tâches ! Non à la démédicalisation de la filière !
Pour le SynOpe, « les opticiens-lunetiers sont des acteurs incontournables de la santé publique, pleinement concernés par les grands enjeux d'accès aux soins et appelant de leurs voeux depuis de nombreuses années maintenant la définition de mesures de protection des patients dans le cadre de la vente des produits d'optique, notamment sur Internet ! Ils peuvent (aussi) apporter une réponse complémentaire à la problématique de la démographie médicale, que la seule délégation de compétences prévue avec les orthoptistes ne résoudra pas. En revanche, nous nous opposons fortement à la décision des sénateurs d'autoriser la libéralisation de la vente de produits d'entretien des lentilles de contact, pour des raisons évidentes de santé publique : en effet, le risque pour les patients sera de se voir délivrer des produits sans les conseils d'un professionnel de santé compétent ».
« Peut-être que le vecteur législatif choisi n'est pas le plus adapté, puisque l'on parle ici de Santé, et non de Consommation, continue le syndicat. Cependant, nous nous réjouissons de cette appropriation claire du caractère prioritaire de telles mesures par nos représentants, alors même que le Ministère de la santé ne semble toujours pas en avoir mesuré l'urgence, et ce malgré nos propositions en ce sens et nos sollicitations de concertation toujours sans réponse concrète depuis maintenant près d'un an. Espérons que les récentes déclarations de la Ministre soient le signe de la mise en place rapide de cette concertation ».
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