En partant du constat que « bien voir » est aujourd’hui une obligation sociétale qui doit être prise en charge par les pouvoirs publics, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) a construit une démarche globale pour aboutir au « RAC 0 » en optique. A travers 5 axes de réflexion, elle fait la part belle à une filière coordonnée et à la prévention, en renforçant la liberté de choix des Français (choix de l’opticien, de l’équipement et du reste à charge).
1/ Créer un parcours de soins coordonné en santé visuelle
La Fnof propose la création d’un nouveau parcours de soins coordonné en santé visuelle qui permette à l’opticien de mettre en exergue ses compétences de professionnel de santé. Il serait balisé par des passages obligatoires en cabinet d’ophtalmologie à des périodes précises de la vie (à 5 ans, 17 ans, 42 ans, 60 ans par exemple). « Entre chaque consultation, et en l’absence de contre-indication, les opticiens se verraient habilités à renouveler et délivrer des équipements (lunettes, lentilles...). Ils participeraient également à des campagnes de prévention, confie à acuite.fr Alain Gerbel, président du syndicat. Ce sera ici l’occasion de reconnaître une prestation de suivi consistant à prendre en charge l’amétrope entre 2 changements d’équipement, prestation rémunérée et prise en charge par les différents organismes. Ce système de soins ouvert et coordonné serait appuyé par un développement des échanges entre les « 3 O » via le Dossier Médical Partagé (DMP) et une messagerie sécurisée ».
2/ Définir un panier de soins nécessaire pour bien voir
Pour rendre les Français acteurs de leur santé visuelle, la Fnof imagine rendre accessible un panier de soins « RAC O » aux personnes qui auront suivi le parcours de soins précédemment cité. Son contenu, regroupant un ensemble de prestations et de produits, ainsi que son prix seraient définis dans le cadre d’une convention Cnam entre l’Assurance maladie, l’Unocam et les syndicats d’opticiens.
« Avant de définir le panier de soins, il nous faut connaître la population disposant de faibles couvertures assurantielles (CMU, ACS, contrats responsables au ticket modérateur ou aux planchers). Cette convention unique interdirait de fait tout autre accord de tiers payant et les accords commerciaux développés dans le but de moduler les remboursements », explique Alain Gerbel. Et de suggérer : « si au-delà d’une date butoir fixée par la loi, les différentes parties ne trouvent pas d’accord, l’Etat prendrait la décision finale ».
3/ Repenser le financement
Le financement de cette mesure solidaire doit être supporté par toutes les parties, selon la Fnof. Le syndicat estime qu’il est nécessaire de mieux répartir les aides accordées aux Ocam dans le cadre des contrats responsables, notamment pour financer les prestations nomenclaturées. La Sécurité sociale, de son côté, devrait établir de nouvelle règles de financement pour rémunérer les opticiens, en échange de l’effort fait sur les prix. « Le mode de rémunération des opticiens doit ainsi évoluer pour prendre en compte la prestation autour de l’équipement, de la prévention et d’un suivi assuré entre deux renouvellements », précise son président.
4 / Rendre le tiers payant généralisable
Pour réussir cette réforme, la Fnof estime également que les Français doivent pouvoir exercer pleinement leur droit en matière de tiers payant auprès de tous les professionnels de santé. Et l’opticien doit, s’il le souhaite, pouvoir accéder à la demande de son client, sans contrepartie.
Le syndicat milite aussi pour un tiers payant généralisable et non imposé aux professionnels de santé. Il demande la mise en place d’un mode unique de transmission des données via Sesam vitale 1.40 et Scor, ainsi que l'ouverture des négociations dans le cadre conventionnel avec l’association Inter-AMC pour travailler au cahier des charges de la prise en charge optique.
5/ Faire évoluer la formation
Dernière pierre à l’édifice de la Fnof : la formation. L’organisation professionnelle souhaite que, dans la continuité du Développement Professionnel Continu (DPC), soient intégrées à la formation initiale les 5 orientations prioritaires : réfraction complexe, contactologie, basse vision, vision de la personne âgée et vision de l'enfant.
Pour finir, la Fédération appelle de ses vœux une « loi de grande envergure et transverse qui ne se cantonne pas à définir le prix des équipements. La réforme se veut courageuse et ambitieuse avec la mise en place d’une politique globale, en faveur de l’accès à la prescription, à la prévention et à des équipements de qualité. Si ce projet aboutit, la France sera le premier pays à se doter d’un tel système », conclut Alain Gerbel.
Tout cela est bien hypocrite ,l'etat fera plier les ophtas a cause des délais de Rendez Vous et nous imposera des tarifs CMU x 2 pour un RAC à 0. Dans 3 ans ,il n' y aura plus que 6000 opticiens . Espèrons que notre agonie soit la plus courte possible